La grippe aviaire aux portes de l’Europe

Le virus de la grippe aviaire (H5N1) a été détecté la semaine dernière en Russie. Sa progression via les oiseaux migrateurs, notamment les oies et les canards, inquiète les autorités européennes. Cet été, le virus a tué trois personnes en Indonésie. Déclaré en Asie fin 2003, il y a déjà fait 62 victimes. Pour autant, la contamination interhumaine n’a pas encore été démontrée. Mais le danger viendrait d’une mutation ou d’une combinaison avec le virus de la grippe humaine. Dans ce scénario catastrophe, « crédible » selon les scientifiques, la nouvelle souche virale pourrait faire des millions de victimes. Alors que les premiers résultats d’un vaccin développé par Sanofi Pasteur semblent prometteurs, l’OMS et les gouvernements de différents pays, dont la France, sont en train de constituer des stocks d’antiviraux Tamiflu (oseltamivir). Une équipe américaine à en effet démontrer l’efficacité de la molécule contre une souche très virulente de H5N1 (Journal of Infectious Diseases du 15 juillet). Le gouvernement français a déjà acheté 14 millions de boîtes aux laboratoires Roche et 50 millions de masques filtrants sont en cours de stockage dans les hôpitaux. Les chercheurs asiatiques estiment que Relenza (zanamivir), tout aussi efficace selon eux, devrait également être stocké (Lancet du 13 août). Si, selon les autorités sanitaires françaises, le risque de contamination est « faible », l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a tout de même demandé, mercredi, aux éleveurs de volatiles « d’éviter toute pratique favorisant la promiscuité entre oiseaux domestiques et oiseaux sauvages, telle que le nourrissage à l’extérieur des bâtiments ».