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Pour réduire l’exposition aux perturbateurs

Publié le 27 juin 2023
Par Christine Julien
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Perturbateurs endocriniens. Un e-learning pratique et gratuit pour communiquer sur les perturbateurs endocriniens sans message anxiogène auprès des patients est proposé par l’École des hautes études en santé publique.

Bisphénol A, cadmium, phtalates ou retardateurs de flamme, les perturbateurs endocriniens envahissent notre quotidien. Ces molécules sont des facteurs de risque de maladies, mais difficile de s’y retrouver dans la réglementation ou leurs effets sur l’homme. Le professionnel de santé est tout indiqué pour relayer une information de qualité et adaptée. La formation à distance de l’École des hautes études de santé publique (Ehesp), « Perturbateurs endocriniens et risque chimique autour de la périnatalité et l’enfance : les outils pour comprendre et agir », est incontournable. Son but ? « Pouvoir communiquer avec les patients/clients sur les perturbateurs endocriniens sans délivrer de message anxiogène. Et réduire les expositions », explique Nathalie Bonvallot, responsable pédagogique, enseignante-chercheuse en toxicologie-évaluation de risque, qui ouvre cette année la formation aux officinaux(1) avec un focus sur la dermocosmétique.

Débusquer le risque

Avec une vingtaine de spécialistes, l’enseignante a bâti trois modules combinant connaissances scientifiques et outils pratiques. Après un webinaire introductif, le module 1 est « de plain-pied dans la science et la réglementation pour comprendre pourquoi on se préoccupe de ces perturbateurs et pourquoi on en trouve partout. La réglementation est complexe, il manque des clés pour identifier ces substances, et même quand elles sont interdites dans certains produits en Europe, ce n’est pas le cas dans le monde », d’où la prudence quand on achète des produits sur le Net.

Relativiser les conseils

Le module 2 se veut pratique. « On met les personnes en situation, dans un cabinet médical, à l’officine… », précise Nathalie Bonvallot. Une part belle est faite aux injonctions anxiogènes, comme manger bio à tout prix. « Ce message est délivré trop souvent, de manière contre-productive. C’est angoissant pour une maman qui ignore ce que son enfant mange à la crèche. Les études scientifiques montrent qu’il faut d’abord manger équilibré ». Consommer des cerises très contaminées une fois par an n’est pas très grave, mais « si vous prenez des pommes tous les jours, peut-être faut-il les peler ou privilégier des produits de l’agriculture plus raisonnable ». Le module 3 aborde les questions d’infertilité, les ressources et des exercices pratiques sur les produits dermocosmétiques avec les applis. « Nous expliquons pourquoi les résultats diffèrent selon les applis ».

Chacun son parcours

La formation combine quatre webinaires synchrones auxquels il faut assister, « mais le replay est possible ». Nathalie Bonvallot fait une synthèse, thématise les requêtes des 400 apprenants, qui peuvent poser des questions en direct sur le tchat. Puis, les webinaires asynchrones, avec « vidéos, textes, questionnaires, quiz, des tas de choses à faire ! Avec deux ou trois heures de travail sur la semaine ». À la fin, il y a deux types de certificats délivrés. « Un certificat de suivi, et un de réussite si l’on obtient plus de 70 % de bonnes réponses à chaque module. En cas de mauvaise note, on peut recommencer une fois ». Ouf !

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(1) Préparateurs sous couvert d’une demande du titulaire. La formation est validante DPC pour les pharmaciens.

En pratique

Durée : 9 heures. Dates : du 7 novembre au 8 décembre, un webinaire par semaine (quatre en tout), le mardi entre 12h30 et 13h30, et des webinaires asynchrones. Lieu : en distanciel. Contact : École des hautes études en santé publique (Ehesp) ; tél. : 02 99 02 25 00 ; formation-continue.ehesp.fr/formation/perturbateurs-endocriniens-et-risque-chimique Coût : gratuit car prise en charge par la Direction générale de la santé (DGS).