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Canada : Les « mee-too » plombent les dépenses de médicaments

Publié le 10 septembre 2005
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Selon des chercheurs de l’université de British Columbia (BMJ du 02.09.05), 80 % de l’augmentation des dépenses pharmaceutiques dans la province canadienne de la Colombie-Britannique (4,2 millions d’habitants), entre 1996 et 2003, s’explique par la commercialisation de « mee-too », ces nouvelles versions de médicaments n’apportant aucune réelle innovation par rapport au reste de leur classe thérapeutique. Ils ont étudié 1 147 spécialités ayant obtenu une AMM entre 1990 et 2003 et ont constaté que seules 5,9 % d’entre elles correspondaient à une vraie innovation thérapeutique – définie depuis 1990 par les autorités comme « le premier médicament à traiter efficacement une pathologie particulière ou qui apporte une amélioration substantielle aux médicaments existants ». Ils montrent ensuite que sur la même période les dépenses de médicaments ont presque triplé, passant de 141 à 316 dollars canadiens (115 Euro(s) à 257,73 Euro(s)) par personne, tandis que les médicaments autorisés avant 1990 et les spécialités génériques représentaient 75 % des prescriptions et 53 % des dépenses en 1996 contre 54 % et 27 % en 2003.

Selon les chercheurs, le coût moyen de traitement journalier avec un « me-too » est deux fois plus élevé qu’avec un médicament antérieur à 1990 et quatre fois plus qu’avec un générique. Pour eux, si la moitié des « me-too » consommés en 2003 avaient eu un prix comparable aux premiers de leur classe thérapeutique, l’économie sur les dépenses de médicaments aurait pu être de 26 %. « Si l’on prend en compte la liste des 20 médicaments les plus vendus au monde, concluent-ils, les mee-too dominent sans doute les ventes dans la plupart des pays développés. »

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