Ordonnance numérique : ça se passe comme ça chez le pharmacien 

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Ordonnance numérique : ça se passe comme ça chez le pharmacien 

Publié le 29 juin 2023
Par Yves Rivoal
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Dans le cadre du Ségur du numérique en santé, le déploiement de l’ordonnance numérique a commencé. Avec une montée en puissance côté pharmacies qui pourrait être rapide. 

C’est parti. Les premières officines ont commencé à se connecter au service socle de l’ordonnance numérique. « Un premier LGO, Id. de Pharmagest, a passé avec succès les tests de pré-séries imposés avant le déploiement, et a donc été autorisé à déployer massivement l’ordonnance numérique. A ma connaissance, les autres éditeurs sont encore en phase de tests, confie Xavier Vitry, directeur de projet à la délégation au numérique en santé. Fin mai, plus de 7 000 officines étaient déjà branchées sur le dispositif qui devrait monter rapidement en puissance. « A partir du mois de juin, le mouvement devrait effectivement s’accélérer, de nouveaux éditeurs étant sur le point d’obtenir leur agrément », souligne Xavier Vitry.

Côté prescripteur, le mode de fonctionnement de l’ordonnance numérique est simple, et complètement intégré au Logiciel de gestion de cabinet (LGC). « Après avoir validé son ordonnance numérique, le médecin enclenche en un seul clic trois actions : sa transmission sur le serveur de l’Assurance maladie, l’envoi d’une copie PDF sur Mon Espace Santé, si l’identité nationale de santé (INS) est qualifiée, et l’impression de l’original papier que le patient devra impérativement présenter à la pharmacie, rappelle Xavier Vitry. Celui-ci a également la possibilité depuis le 25 mai d’envoyer son ordonnance via la messagerie sécurisée de Mon espace santé à la pharmacie de son choix, pour peu que cette dernière soit équipée d’une messagerie d’organisation. Par défaut, le système affiche au patient toutes les officines pour lesquelles il a déjà obtenu des remboursements les deux années précédentes. Mais il peut, s’il le souhaite, en choisir une autre. »

Et au comptoir ?

Au comptoir des officines, le préparateur ou le pharmacien n’ont qu’à scanner le QR Code figurant sur l’ordonnance pour lancer l’interrogation du serveur de l’Assurance maladie. « Comme l’ordonnance numérique n’embarque ni l’identité du médecin, ni celle du patient, c’est le pharmacien qui procède à la réconciliation de ces deux identités, explique Xavier Vitry. Il peut également voir si l’ordonnance n’a pas encore exécutée, si elle l’a été en partie, ou en totalité. Il n’y a pas non plus besoin de ressaisir les médicaments. » Une fois l’ordonnance numérique affichée à l’écran, la délivrance peut démarrer normalement. « Le pharmacien peut modifier un médicament, en ajouter un, effectuer une délivrance partielle, ou procéder à un renouvellement, précise Xavier Vitry. En cas de modification, le pharmacien doit demander au patient l’autorisation d’informer son médecin des changements effectués sur l’ordonnance. Changements que le médecin pourra consulter en se connectant au serveur de l’Assurance maladie. » La dispensation se termine comme d’habitude par l’envoi de l’ordonnance à l’Assurance maladie via le dispositif SCOR. « A terme, les pharmaciens n’auront plus besoin de passer par cette étape », annonce Xavier Vitry.

Pour rappel, l’ordonnance numérique deviendra obligatoire au 1er janvier 2025. « Il nous reste donc un an et demi pour assurer la montée en puissance du dispositif, note Xavier Vitry. En sachant que dès le 20 septembre, la quasi-totalité du parc des officines sera équipée de ce dispositif, 97 % des titulaires ayant commandé avant le 15 mars la version  Ségur de leur LGO pour bénéficier de la prise en charge par l’Etat. La pharmacie d’officine a d’ailleurs été le couloir qui s’est le plus mobilisé. Côté médecins, il reste du chemin à parcourir, la moitié des 80 000 généralistes ayant passé commande de la version Ségur de leur logiciel au 15 mars. »

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