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“Je voudrais quelque chose contre le rhume”
1 Je questionne
Confirmez le diagnostic
« Votre nez est-il bouché ? », « Coule-t-il ? », « Avez-vous d’autres symptômes : maux de gorge, fièvre… ? »
Précisez la demande
« Est-ce pour vous ? Pour un enfant de quel âge ? », « Prenez-vous des traitements pour la tension, le cœur, ou avez-vous des troubles urinaires ? » ciblent les contre-indications des vasoconstricteurs et des antihistaminiques. « Avez-vous déjà pris quelque chose » évite la surmédication.
2 J’évalue
Un rhume est une affection bénigne (voir encadré) qui relève d’une prise en charge à l’officine. Les médicaments et autres n’accélèrent pas la guérison, mais améliorent le confort. Préférez toujours les solutions à la balance bénéfice/risque positive ; attention aux vasoconstricteurs.
3 Je passe en revue
Les traitements locaux
→ La désobstruction rhinopharyngée : le mouchage élimine les sécrétions et, avec elles, les germes ; il améliore le confort. Si besoin, le faire précéder d’un lavage du nez, qui humidifie et aide à décoller les sécrétions. Pour cela : sérum physiologique, éventuellement avec un fluidifiant (polysorbate 80) ou un agent hydratant (hyaluronate de sodium), eau de mer isotonique avec oligo-éléments éventuellement enrichie en cuivre ou en soufre anti-infectieux. Les solutions hypertoniques (eau de mer, glycérol, ou riches en saponines) créent un appel d’eau par effet osmotique, qui favorise l’écoulement des sécrétions.
→ Les antiseptiques : les gouttes nasales à base de céthexonium, d’hexamidine, de benzalkonium… peuvent compléter le lavage, mais leur efficacité dans la prévention des complications n’est pas établie (Biocidan, Désomédine, Humex…). Attention à la présence d’huiles essentielles dans Nécyrane, Euvanol…
Les huiles essentielles de thym, romarin, niaouli, lavande et eucalyptus sont utilisées pour leurs propriétés antiseptiques, fluidifiantes et antivirales. Leurs dérivés terpéniques les contre-indiquent en cas d’antécédents de convulsions ou d’épilepsie. Exemples : sprays nasaux, en diffusion ou sur un mouchoir (pas avant 3 ou 7 ans), pommades révulsives (Activox pommade, Bronchodermine, Baume respiratoire Puressentiel, Phytosun arôms… ; dès 6-7 ans), inhalations intéressantes en cas de nez bouché grâce à l’action mécanique de la vapeur d’eau et drainante des huiles essentielles (Dolirhume aux huiles essentielles, Pérubore… ; pas avant 12 ans ).
→ Les films : certains dispositifs médicaux, en formant un film protecteur local (extrait d’algue rouge, polyols…), affirment limiter la multiplication virale et réduire la durée du rhume (Humex Reflex Défense, Surbronc viral…).
Les traitements oraux
→ Les antipyrétiques : paracétamol en premier ou ibuprofène sont utiles en cas de fièvre gênante, de douleur liée à la congestion nasale, de maux de tête ou de gorge, mais éviter les AINS en cas de douleurs pharyngées (voir Porphyre n° 488, décryptage).
→ Les vasoconstricteurs (pseudoéphédrine). Ils soulagent l’obstruction nasale. Du fait d’effets indésirables graves cardio-vasculaires et neurologiques, ils sont contre-indiqués avant l’âge de 15 ans, en cas d’hypertension sévère ou mal équilibrée, de troubles urétro-prostatiques, d’antécédents d’AVC, de convulsions. Ne pas les utiliser plus de cinq jours et associés à un vasoconstricteur local prescrit (Aturgyl, Déturgylone…).
→ Les anti-histaminiques (chlorphénamine, phéniramine). Ils limitent écoulement nasal et éternuements. Ils entraînent somnolence, sécheresse buccale, hypotension orthostatique et vertiges. Contre-indiqués en cas de troubles urétro-prostatiques et non recommandés chez la personne âgée.
→ Autres. L’usage de certaines plantes traditionnellement utilisées par voie orale pour soulager les infections des voies respiratoires supérieures est reconnu par des autorités de santé : thym, fleurs de sureau noir, échinacée… Anti-infectieux, anti-inflammatoire et stimulant immunitaire, le soufre soulagerait les affections du rhinopharynx.
4 Je choisis
Du local en priorité
→ Jeune enfant, symptômes modérés. Formule sans huiles essentielles car meilleure balance bénéfice/risque : sérum physiologique, eau de mer isotonique et/ou enrichie, polysorbate 80, soufre…
→ Obstruction nasale importante. Solution hypertonique ou inhalations selon l’âge.
→ Éventuellement, en complément chez les demandeurs et selon l’âge, recourir à des gouttes antiseptiques ou à des pommades révulsives.
Voie orale sur demande du client
→ Selon les contre-indications et/ou le risque de somnolence. En cas de nez bouché, un vasoconstricteur en préférant les références avec paracétamol : Dolirhume, Rhumagrip… En cas d’écoulement nasal ou d’éternuements gênants, un antihistaminique, dès l’âge de 15 ans : Actifedsign, Drill Rhume, Fervex (dès 6?ans pour Fervex enfant)…Voire, l’association des deux : Actifed Rhume, Humex Rhume…
→ Pour les autres : des plantes (thym, échinacée…) en gélules, infusions ou « grogs » (Grog Vitaflor…), ou des huiles essentielles selon les préférences et les contre-indications.
5 J’explique
Le traitement est symptomatique. L’aspect épais et purulent des sécrétions fait partie de l’évolution « normale ». En cas de fortes douleurs sinusiennes, d’otalgie chez l’enfant ou de fièvre au-delà de deux-trois jours sous traitement, il faut consulter.
6 Je conseille
Désobstruction naso-pharyngée
Ne pas utiliser le même embout pour tous ou le laver à l’eau et au savon et/ou le désinfecter avec de l’alcool à 60 °C après usage. Se moucher ensuite, après lavage de nez, sauf s’il s’agit d’une solution hypertonique qui agira après quelques minutes. Pas plus de cinq jours de traitement avec les vasoconstricteurs et des antihistaminiques.
Hydrater
Bien s’hydrater aide à fluidifier les sécrétions. Maintenir 18 à 20 °C chez soi pour ne pas assécher les muqueuses. Dormir la tête surélevée en cas de nez bouché.
Cicatriser
Protéger la peau à proximité des narines, facilement irritée par les mouchages et l’écoulement : Humer Nez irrité rougeurs, Stérimar Crème anti-irritations…
Protéger l’entourage
Se laver fréquemment les mains ou recourir aux solutions hydroalcooliques. Couvrir sa bouche en toussant. Utiliser des mouchoirs en papier à jeter après usage. Aérer régulièrement les pièces.
Le contexte
Le rhume ou rhinite aiguë est lié à une inflammation de la muqueuse nasale, le plus souvent d’origine virale. La transmission se fait via les gouttelettes de salive projetées lors de la toux, les éternuements, en parlant et par contact de main à main, ou par l’intermédiaire un objet contaminé.
La guérison se fait spontanément en sept à dix jours, mais les symptômes peuvent être gênants et épuisants : éternuements et écoulement nasal, congestion nasale plus ou moins importante avec respiration difficile, parfois douleurs faciales en cas de rhinosinusite (les cavités nasales et celles des sinus communiquent), maux de tête, fièvre en général inférieure à 38,5 °C. Toux et maux de gorge peuvent aussi être présents en raison de la communication avec les cavités du rhinopharynx.
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