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© Getty Images/iStockphoto
Budget de l’Assurance maladie : que de missions confiées au pharmacien !
Pour 2024, l’Assurance maladie propose de générer près de 1,3 milliard d’euros d’économies avec pour maîtres mots la « maîtrise médicalisée des dépenses » et la « lutte contre les fraudes ». Des propositions sont aussi faites pour enrichir les missions du pharmacien.
Renforcer la prévention face à certaines pathologies, proposer des mesures incitatives pour encourager les bonnes pratiques et, en parallèle, un renforcement des contrôles pour lutter contre les fraudes ou les mésusages : telles sont les trois axes du rapport Charges et produits pour 2024, adopté le 6 juillet par le conseil de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). S’y ajoutent le numérique et de nouveaux « enjeux-clés » : observer et maîtriser la financiarisation du secteur de la santé et réduire son empreinte carbone. Le tout en générant 1,265 milliard d’euros d’économies, avec des mesures sur le médicament. Les actions d’accompagnement de l’Assurance maladie sur les médicaments en matière de bon usage et d’efficience des dépenses devraient générer un impact de 190 millions d’euros, indique-t-elle dans son rapport.
Au total, le rapport porte 30 propositions qui nourriront les débats du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Parmi elles, l’organisation du dépistage précoce du diabète de type 2 et l’amélioration des taux de dépistage des cancers colorectal, du sein et du col de l’utérus, le remboursement de l’activité physique adaptée en ciblant les diabétiques et les patients atteints de cancer, le renforcement de l’accès aux soins et aux médicaments (« et sans rupture ») et la régulation du recours aux urgences par le soutien du « SAS intégré » (c’est-à-dire une coopération entre l’hôpital et la ville, en s’appuyant sur les CPTS), la mise en plaace d’une campagne nationale d’information des assurés sur le bon usage du système de santé…
Propositions pour l’officine
Les propositions concernant l’officine sont nombreuses. A commencer par l’autorisation pour les pharmaciens « dûment formés » de prescrire des antibiotiques en cas de cystite aiguë simple, dans un cadre protocolisé, après un dépistage positif en officine (bandelette urinaire), et en garantissant l’information du médecin traitant. L’Assurance maladie propose d’élargir la mesure aux angines bactériennes après un test rapide d’orientation diagnostique (Trod) « selon les mêmes conditions et modalités » (proposition numéro 15).
Autre mission mise sur la table : la création d’accompagnements simples sur le modèle de l’accompagnement des femmes enceintes, avec pour thème retenu le suivi des patients sous traitement opioïde, dont le tramadol (proposition 16), voire des action de prévention et de dépistage de pathologies cardiovasculaires.
Dans le champ de la pertinence et de l’efficience des soins, outre les efforts sur les médicaments biosimilaires avec la mise en place d’un dispositif « tiers payant contre biosimilaire » avec substitution par le pharmacien (proposition 24), l’Assurance maladie veut assurer un meilleur usage des nouveaux médicaments indiqués dans le traitement spécifique de l’obésité et du diabète « pour lesquels un mésusage important est constaté » (proposition 25) et, pour les nourrissons et enfants souffrant de reflux gastro-œsophagiens, lutter contre la surprescription des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) associés à un risque infectieux (proposition 26).
Pour favoriser le bon usage du médicament, l’Assurance maladie propose des actions d’accompagnement visant à limiter la polymédication chez les personnes âgées. « La démarche de l’Assurance maladie consistera à inciter les professionnels de santé à acquérir un réflexe iatrogénique, à réviser régulièrement les ordonnances des personnes âgées et à déprescrire les traitements inappropriés chez ces personnes chaque fois que cela sera possible, afin de diminuer le nombre de molécules consommées », est-il expliqué dans le rapport et pour cela, l’Assurance maladie compte déployer un « outil spécifique » auprès des médecins (proposition 7). Tout en rappelant aux pharmaciens « l’utilité du bilan partagé de médication »…
Pour « renforcer le positionnement du pharmacien comme acteur de santé de proximité et expert du médicament », le rapport propose aussi de rémunérer la « juste délivrance » et ajuster le niveau du plafonnement des honoraires pour les médicaments les plus chers, et soutenir les pharmacies de proximité pour préserver l’accès aux soins (proposition 16).
Enfin, dans le cadre de la régulation de la téléconsultation, il est proposé d’interdire l’implantation de télécabines en dehors d’un lieu d’exercice d’un professionnel de santé (proposition 20).
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