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LES SOINS DES PIEDS
VERRUES, CORS ET DURILLONS
« Je veux éviter de contaminer la piscine »
Madame V. avec sa fille de 6 ans.
– Pourriez-vous regarder la verrue plantaire de Justine ? Son médecin ne veut pas la lui brûler.
– Je le comprends. Chez l’enfant, les verrues guérissent spontanément en quelques mois. D’ailleurs, celle de votre fille est petite et isolée.
– Mais, elle commence la piscine la semaine prochaine. Je ne veux pas qu’elle contamine les autres enfants ?
– Recouvrez alors la verrue d’un pansement résistant à l’eau ou faites-lui porter des chaussons de piscine. Et si elle n’a pas disparu d’ici deux à trois mois, nous aviserons.
LES VERRUES PLANTAIRES
• Les verrues sont des lésions cutanées bénignes induites par le papillomavirus humain (HPV). Contagieux, ce virus pénètre facilement une peau ramollie et lésée suite à une coupure, une éraflure ou une ampoule, pour provoquer un épaississement localisé de la couche cornée.
• Les verrues plantaires touchent principalement les enfants (20 à 30 % sont concernés entre 5 et 15 ans) et les adultes immunodéprimés. Le virus HPV se transmet par contact cutané direct ou bien indirect par l’intermédiaire de squames contaminées présentes dans les salles de sport, les douches collectives, les piscines…
Reconnaître
• Deux types de verrues plantaires existent :
– la myrmécie est une lésion profonde unique, bien délimitée, pouvant être douloureuse à la marche. Son centre est tacheté de points noirs, extrémité thrombosée de petits capillaires superficiels qui peuvent être amenés à saigner ;
– les verrues mosaïques sont des épaississements superficiels, multiples et indolores.
• Pour différencier une verrue d’un cor, vérifier trois points :
– la douleur apparaît à la pression directe pour un cor, au pincement pour une verrue ;
– aucun point noir n’est présent au centre du cor ;
– les lignes naturelles de la peau sont interrompues sur la verrue, contrairement au cor.
Traiter
• Le traitement, non virucide, vise seulement à détruire les lésions visibles et peut être responsable d’une nécrose cutanée ou d’une surinfection. Plusieurs traitements sont disponibles, mais aucun ne montre de supériorité par rapport aux autres.
• La guérison, spontanée au bout de 6 mois dans un tiers des cas, (2 ans dans deux tiers des cas) peut justifier une abstention thérapeutique. Il existe cependant un risque de complications : extension, propagation, douleur, gêne esthétique.
Traitement chimique
• L’acide salicylique permet de désépaissir les verrues. Il peut être :
– intégré dans un collodion : Coricide Le Diable (12,5 %), Feuille de saule coricide verrucide (10 %), Sanitos (11 %)… L’acide salicylique peut être associé à de l’acide lactique (16,7 %/16,7 %) pour en accroître l’efficacité : Duofilm, Kérafilm avec disques protecteurs, Verrufilm… A ces concentrations, les kératolytiques sont destinés au traitement des petites verrues ;
– incorporé dans de la vaseline, en préparation magistrale, de 10 à 50 % pour les verrues épaisses ou de grande taille. Prête à l’emploi, la Pommade MO Cochon dosée à 50 % d’acide salicylique utilise le suif de bœuf comme excipient. Transvercid, lui, intègre l’acide salicylique dans un disque qui se colle chaque soir sur la verrue après avoir limé la verrue légèrement. Maintenir le disque en place à l’aide d’une bande adhésive fournie dans le conditionnement. Laisser agir au minimum 8 heures. Ne pas dépasser un mois de traitement.
Contre-indication de l’acide salicylique : enfants de moins de 2 ans, femmes enceintes, diabétiques et personnes souffrant d’artériopathie ou de neuropathie.
• La teinture de thuya, également kératolytique, peut être ajoutée à l’acide salicylique dans des préparations magistrales. Le collodion Verrupan l’associe à de faibles doses d’acide salicylique (3 %) et d’acide lactique (3 %), nécessitant 2 à 3 applications par jour.
• L’acide formique est utilisé pour ses propriétés corrosives (Objectif ZeroVerrue). Il s’applique une fois par semaine et est contre-indiqué chez l’enfant de moins de 4 ans.
• L’acide trichloracétique entraîne la desquamation de la peau (stylo Wartner by Cryopharma, dosé à 40 %). Appliquer une goutte de gel 2 fois par jour pendant 4 jours. Ne pas utiliser avant 4 ans.
Traitement physique
• Chez le dermatologue, la cryothérapie provoque la nécrose de la verrue par application de froid sous forme d’azote liquide (- 196 °C). En officine, des produits de cryothérapie utilisent un mélange de diméthyléther et de propane pour créer un refroidissement à – 50 °C.
• Les produits sont réservés à l’adulte et à l’enfant de plus de 4 ans. Deux modes d’emploi se distinguent :
– Scholl Stop verrues et Wartner by Cryopharma : un applicateur à usage unique est enfoncé dans l’aérosol quelques secondes. L’embout de l’applicateur est ensuite posé au centre de la verrue pendant 40 secondes au maximum (Scholl Stop verrues nécessite un temps d’attente de 15 s entre les 2 étapes afin de concentrer le liquide dans l’embout).
– Urgo Verrues se positionne directement sur la verrue.
Appuyer 3 fois sur le flacon pour délivrer 3 doses de produit puis laisser en place 10 secondes avant de retirer.
Quand consulter ?
Même bénigne, une verrue doit être examinée par un médecin en cas :
– d’absence de guérison complète après 3 mois de traitement ou non-amélioration de la lésion après 2 semaines de traitement ;
– de peau saine adjacente douloureuse ou enflammée ;
– de saignements importants ou signes d’infection ;
– d’augmentation de la taille de la verrue pendant le traitement ;
– de patients immunodéprimés ;
– de patients atteints de maladie vasculaire périphérique, de diabète ou de neuropathie ;
– de présence de plusieurs verrues situées sur différentes parties du corps.
Prévenir
• Se protéger : éviter le contact direct avec le virus, notamment dans les milieux humides par le port de chaussons de piscine…
• Protéger les autres : pour réduire le risque de transmission, recouvrir la verrue avec un pansement waterproof ou du vernis incolore, ne pas partager les serviettes ou les chaussettes, porter des sandales dans les douches ou autour des bassins de piscine.
LES HYPERKÉRATOSES
Les hyperkératoses, ou callosités, correspondent à un épaississement localisé de l’épiderme consécutif à des pressions ou des frottements qui s’exercent entre deux zones dures : l’os et la chaussure. Ce mécanisme de défense de la peau est alors à l’origine de douleurs à la marche et au chaussage.
Reconnaître
Selon la localisation, on distingue :
– le cor : formant un cône qui s’enfonce dans le derme (clou), il siège généralement au-dessus du pied, au niveau des orteils ;
– le durillon : plus étendu et moins épais, il se situe sur la plante ou le côté du pied ;
– l’œil-de-perdrix ou cor mou (en raison de la macération) : il se développe entre les orteils.
Traiter
• Les hyperkératoses ne doivent pas être négligées car elles peuvent donner lieu à des complications inflammatoires ou infectieuses. La douleur peut aussi dissuader les personnes âgées de marcher, au risque de perdre en autonomie.
• La prise en charge à l’officine est réservée aux patients ne souffrant pas de diabète, d’artériopathie ou de neuropathie.
Kératolytiques
• L’application d’acide salicylique permet d’éliminer l’hyperkératose. Sous forme de collodion (Coricide Le Diable, Duofilm, Kérafilm…), de crème (Pommade MO Cochon) ou d’emplâtre intégré à un pansement (Feuille de saule tout prêt 40 % ; Urgo coricide : 32 %), le traitement nécessite une application quotidienne pendant 5 à 8 jours.
• Addax Expert stylo anticallosités contient de l’acide trichloracétique. Sa forme stylo permet une application précise du gel (1 fois/j pendant 4 j).
Hydrocolloïdes
• Les pansements hydrocolloïdes (Compeed cors, œil-de-perdrix, durillon ; Urgo cors, durillons) ramollissent la callosité et accélèrent le renouvellement cellulaire. De plus, ils soulagent les pressions en raison de leur épaisseur. Conseils : laisser le pansement en place jusqu’au détachement spontané et limer la peau ramollie avant d’appliquer un nouveau pansement. Ne pas appliquer sur une plaie infectée.
• Compeed cors + associe une pastille d’acide salicylique (40 %) à un pansement hydrocolloïde afin de traiter les cors anciens ou récurrents. Compeed cors hydratant possède une pastille de vaseline qui vise à hydrater et ramollir le cor pour limiter son développement.
Coupe-cors
Lorsque la callosité est trop importante, le coupe-cors permet de réaliser une élimination superficielle de la corne. Cet instrument doit être manié avec précaution afin d’éviter toute blessure. En cas de difficulté, préférer l’intervention d’un pédicure.
Soulager
• De nombreux produits en gel de silicone (Akileïne Podoprotection, Epitact…) ou imprégnés d’huile minérale (Scholl) permettent de limiter le contact entre l’articulation et la chaussure :
– tubes protecteurs pour l’orteil ;
– coussinets pour limiter les pressions sur l’avant-pied ;
– séparateurs d’orteils contre l’œil-de-perdrix ;
• Feutre, emplâtre en molleton ou gel à positionner sur la callosité sont également disponibles (MO Cochon feutre protecteur, Podorex feutre…).
• Attention, ces protections s’utilisent de façon temporaire pour soulager la douleur mais ne doivent pas se substituer au traitement de la cause !
Prévenir
• Porter des chaussures confortables, adaptées à la forme des pieds afin d’éviter les compressions et les frictions.
• En cas de récidives, des semelles orthopédiques peuvent aider à corriger un mauvais positionnement du pied.
• Réaliser un gommage doux une fois par semaine et utiliser régulièrement une crème hydratante pour les pieds afin d’assouplir la peau.
AMPOULES
« Un pansement Epitact pour une ampoule »
Un vacancier d’une trentaine d’années.
– Je reviens d’une randonnée et j’ai maintenant une ampoule sur mon talon. Avez-vous des protections Epitact ?
– Votre ampoule est-elle intacte ?
– Non, elle s’est déchirée et a saigné.
– Les plaques de gel de silicone Epitact sont réservées aux ampoules non percées, ou bien en préventif. Commencez par nettoyer et désinfecter la plaie avec de la chlorhexidine par exemple. Ensuite, appliquez ce pansement dit « seconde peau » qui est plus adapté dans votre cas.
Des pressions et/ou des frottements répétés sur le pied (chaussure, chaussette ou orteil contre orteil) peuvent provoquer une phlyctène, appelée plus communément ampoule. Ce mécanisme de défense se manifeste au départ par un simple érythème douloureux. Puis, la lésion peut évoluer jusqu’au stade de brûlure du second degré superficiel. Le derme et l’épiderme se séparent pour former une poche remplie de liquide séreux clair (lymphe) ou sanguin (si un capillaire se rompt) : l’ampoule est alors fermée. Non protégé, l’épiderme peut se déchirer et mettre à découvert la plaie, l’ampoule est alors ouverte.
QUAND CONSULTER ?
• Signes de surinfection bactérienne : zone rouge, enflée et douloureuse autour de l’ampoule, écoulement de pus, fièvre.
• Patient atteint de diabète, d’artérite des membres inférieurs ou immunodéprimé : cicatrisation difficile.
PRISE EN CHARGE OFFICINALE
Les questions à poser
• « L’ampoule est-elle déjà formée ? Voulez-vous une protection à titre préventif ? » oriente vers le type de protection.
• « L’ampoule est-elle percée ? » permet d’affiner le traitement et de cibler les éventuelles complications.
• « A quel endroit se situe l’ampoule ? » indique la forme et la taille du pansement.
• « Est-elle due à des chaussures neuves, de ville ou à la pratique d’une activité sportive ? » affine le choix du type de pansement, plus discret ou plus résistant.
• « Etes-vous diabétique, souffrez-vous d’une pathologie particulière ? » permet d’exclure les contre-indications.
Ampoules non percées
L’ampoule est nettoyée à l’eau savonneuse, puis séchée avant d’être désinfectée et recouverte d’un pansement traitant.
Pansements hydrocolloïdes
• Traitement de première intention, les pansements hydrocolloïdes sont composés de carboxyméthylcellulose, aux propriétés hydrosoluble et absorbante. Son support en film de polyuréthanne est imperméable à l’eau et aux micro-organismes extérieurs tout en permettant les échanges gazeux (bains possibles).
• De forme ergonomique et de différentes tailles, les pansements hydrocolloïdes épousent parfaitement la zone à traiter : talon, orteil, plante du pied (Compeed, Dermaplast, Elastoplaste, Urgo…). Certains ciblent des situations particulières :
– les pansements fins et transparents sont adaptés aux chaussures de soirée, sandales : Urgo ampoules talon Ultra Discret, Compeed ampoule talon…
– des pansements plus épais conviennent mieux pour une pratique sportive : Urgo traitement Ampoules Seconde Peau, Compeed pansement Ampoules Extrêmes…
• Conseils d’utilisation :
– réchauffer le pansement dans la paume de la main quelques instants avant l’application ;
– décoller la protection ;
– bien centrer le pansement sur l’ampoule et appuyer quelques instants pour optimiser l’adhésivité ;
– le laisser en place jusqu’à ce qu’il commence à se décoller (2 à 3 jours) : tirer doucement les bords et les coins tangentiellement à la peau ; la partie gélifiée se retire alors sans difficulté (ne pas couper, ne pas réutiliser).
• Attention ! Les pansements hydrocolloïdes sont contre-indiqués en cas de plaie infectée et d’eczéma sur la zone périlésionnelle.
Plaques en silicone
• Les gels siliconés autoadhésifs (Epitact ampoules…) absorbent les frottements et répartissent les pressions. De faible épaisseur, ils sont pratiques si l’ampoule est volumineuse. Sans colle, ils peuvent être conseillés dans les rares cas d’allergie à l’agent collant des pansements hydrocolloïdes (colophane modifiée).
• Conseils : les laisser en place 2 jours au maximum ; lavables à l’eau savonneuse, ils sont utilisables 5 fois.
Ampoules percées
• Une fois percée ou déchirée, la plaie constitue une porte ouverte aux bactéries.
Tamponner l’ampoule avec une compresse imbibée d’antiseptique incolore. Si besoin, couper les peaux mortes avec une paire de ciseaux désinfectée à l’alcool.
• Appliquer un pansement hydrocolloïde jusqu’à cicatrisation complète. L’absorption des exsudats crée un gel qui maintient l’ampoule en milieu humide, permettant une cicatrisation plus rapide. Trop occlusives et n’absorbant pas les exsudats, les plaques en silicone ne sont pas adaptées.
• A noter : si la plaie a été en contact avec de la terre, vérifier que la vaccination contre le tétanos est à jour.
PRÉVENTION
Pour limiter la douleur qu’une ampoule peut engendrer, la prévention reste primordiale.
Situations à risque
Différentes situations favorisent l’apparition d’ampoules :
– l’utilisation de chaussures neuves ou inadaptées qui engendrent un frottement inhabituel ;
– la couture ou le bourrelet d’une chaussette ;
– certaines morphologies (hallux valgus, déformation du pied…) augmentant le risque de pression avec la chaussure ;
– l’hypersudation, qui fragilise l’épiderme.
TRAITEMENTS PRÉVENTIFS
Différentes solutions existent.
Protections siliconées
En créant une interface entre la zone de pression et la peau, les protections en gel de silicone ou autres absorbent les frottements (Akileïne Podoprotection, Epitact, Scholl…). Différentes formes existent : plaques à découper ou prédécoupées, tubes pour les orteils, coussinets à enfiler sur le pied, demi-semelles ou semelles antichocs pour la chaussure…
Pansements hydrocolloïdes
Appliqués sur les zones à risque de frottement ou de pression, les pansements hydrocolloïdes sont également efficaces dans la prévention des ampoules : Urgo antifrictions et toutes les gammes de « seconde peau ».
Soins antiéchauffement
Une peau assouplie par un corps gras résiste mieux à l’échauffement sur les zones de pression. Appliqués 1 ou 2 fois par jour, surtout en cas de pratique sportive, ces soins antiéchauffement résistent à l’eau et à la transpiration sans rendre les pieds glissants : Sport Akileïne Nok crème antifrottements, Compeed stick antiampoules, Pédi-Relax crème antifrottement…
ONGLE INCARNÉ
« Du Dakin pour faire un bain de pied »
Madame I. marchant difficilement.
– J’ai une douleur au gros orteil. Des bains de pied au Dakin me soulageraient peut-être ?
– Voulez-vous me montrer votre pied ?
– Le bord de l’ongle est rouge et gonflé. C’est douloureux quand je marche.
– L’infection s’est installée, une consultation s’impose. Faites des bains de pied antiseptiques et prenez rendez-vous chez votre médecin dès que possible.
Appelé onychocryptose, l’ongle incarné est provoqué par un fragment d’ongle qui pénètre dans un bourrelet latéral, provoquant inflammation et douleur. Le premier orteil est le plus souvent atteint.
RECONNAÎTRE LES STADES
• Forme simple : légère, la gêne douloureuse apparaît lors du port de chaussures, par pression sur le bourrelet.
• Forme inflammatoire : plus vive, la douleur est permanente et peut gêner la marche. Le bourrelet périunguéal est rouge, chaud et tuméfié. Cette forme peut évoluer vers le panaris ou l’érysipèle.
• Forme suppurée : un bourgeon infecté et suintant en forme de framboise (botryomycome) apparaît. La douleur est lancinante et pulsatile.
QUAND CONSULTER ?
Les signes d’alerte sont :
– un patient diabétique ou présentant une maladie neurologique ou immunitaire ;
– une douleur qui dure plus de deux jours malgré les soins ;
– la formation d’un gros bourgeon type framboise ;
– l’apparition de fièvre ou de signes de lymphangite ;
– une infection à répétition.
PRISE EN CHARGE OFFICINALE
Forme simple
• Réaliser des bains de pied tièdes 2 à 3 fois par jour.
• Isoler la pointe de l’ongle du bourrelet à l’aide d’un petit morceau de coton.
• Laisser les pieds à l’air le plus souvent possible.
Forme inflammatoire
• Faire des bains de pieds à l’aide de Dakin ou de Bétadine Scrub diluée. Une pommade à base d’acide fusidique peut être prescrite si l’infection ne s’améliore pas dans les 48 heures. L’antibiothérapie générale est réservée en cas d’infection des tissus avoisinants.
• Pour diminuer le bourrelet, un anti-inflammatoire local (nitrate d’argent, corticoïdes) peut être appliqué quotidiennement.
Forme suppurée
• A ce stade, une chirurgie s’impose :
– la chirurgie classique, sous anesthésie locale, permet de retirer le bourrelet, le bord de l’ongle et la matrice afin d’empêcher les récidives ;
– la phénolisation : après avoir retiré la partie latérale de l’ongle, l’application de phénol détruit la matrice. Un suintement jaunâtre persiste pendant 4 à 6 semaines ;
– la destruction de la matrice au laser s’effectue après résection de la partie latérale de l’ongle.
• Conseils postopératoires : surélever le pied, porter des chaussures larges, ne pas trop marcher et utiliser du paracétamol pour soulager la douleur.
FACTEURS FAVORISANTS ET PRÉVENTION
• L’apparition de l’ongle incarné résulte de plusieurs facteurs :
– la mauvaise coupe de l’ongle (trop court, en demi-cercle) : il faut couper les ongles au carré, sur des ongles ramollis (éviter le coupe-ongles, plus traumatisant, et préférer les ciseaux ou la pince à ongle) et limer les pointes ;
– des chaussures trop étroites : préférer des chaussures larges ;
– l’hyperhydrose (favorisant le relâchement des tissus) : chaussures aérées, chaussettes en coton et soins antitranspirants ;
– des traumatismes ou des malformations, un conflit entre le premier et le deuxième orteil : séparateurs d’orteil.
• Les nourrissons et les jeunes enfants peuvent présenter des ongles incarnés qui s’améliorent spontanément avec le temps. Les seniors sont concernés par l’ongle en pince.
TRANSPIRATION ET MYCOSES
« Ses copains de sport se moquent de lui ! »
La mère de Tom, 13 ans.
– Je cherche un déodorant spécial pieds pour Tom. Il transpire beaucoup et ses chaussures ne sentent pas bon, à tel point qu’en cours de sport ses copains se moquent de lui !
– C’est fréquent avec les chaussures de sport, souvent occlusives. Cela crée un milieu humide favorable à la multiplication de germes, à l’origine de la mauvaise odeur.
– Et comme tous les adolescents de son âge, Tom ne porte que ce type de chaussures tout au long de l’année !
– Revoyez avec lui les bons gestes d’hygiène des pieds et expliquez-lui qu’il réglera ce problème en changeant quotidiennement de chaussettes et en évitant de porter les mêmes chaussures tous les jours.
HYPERHIDROSE
• La transpiration des pieds est un phénomène naturel permettant la thermorégulation. Cette sécrétion peut devenir gênante lorsque, de manière chronique, elle dépasse la quantité nécessaire pour maintenir une température du corps normale. On parle alors d’hyperhidrose primaire localisée. La couche cornée devient molle, blanchâtre, parcourue de sillons. Engelures, ampoules, eczéma sont favorisés.
• La sudation excessive est également responsable d’une macération constante qui favorise la prolifération mycosique, virale ou bactérienne. Les produits de dégradation issus du métabolisme de certaines bactéries rendent la sueur malodorante (bromhidrose).
• Déclenchée par la chaleur, le stress, une hyperémotivité, certains aliments (épices, chocolat, café), des lésions neurologiques, la transpiration excessive est favorisée par le port de chaussettes synthétiques, de chaussures occlusives, un surpoids…
Soins spécifiques
Déodorants antiseptiques
• Sans action sur l’excrétion de la sueur, les déodorants antiseptiques associent des propriétés antibactériennes et/ou antifongiques locales (triclosan, éthanol, huiles essentielles ou lipoaminoacides) à une action parfumante et rafraîchissante (Addax pieds transpiration spray déodorant pieds et chaussures, Etiaxil quotidien déodorant pieds…). Certaines formules contiennent aussi des agents absorbeurs d’odeurs tel le talc (Akileïne poudre absorbante très forte transpiration, Pédi-Relax aux huiles essentielles spray poudre absorbante pieds et chaussures…).
• Les déodorants antiseptiques s’utilisent quotidiennement après la toilette. Présentés le plus souvent sous forme de spray, ces soins peuvent être aussi vaporisés dans les chaussures ou les chaussettes.
Antitranspirants
• Généralement composés de sels d’aluminium (bromhydrate, chlorhydrate, hydroxychlorure principalement), les antitranspirants limitent la production de sueur en diminuant le diamètre des canaux excréteurs (voir ci-contre) : Etiaxil traitement détranspirant lotion pieds, Akileïne vert gel déo antitranspirant… Certains soins contiennent également des actifs parfumants ou absorbeurs d’odeurs et antimicrobiens (triclosan, ammoniums quaternaires, éthanol…) : Addax pieds transpiration crème, Pédi-Relax spray antitranspirant, Dry Foot poudre antitranspirante…
• Leur application après la toilette, sur une peau sèche non lésée, est en général quotidienne les 3 à 15 premiers jours selon le produit, puis espacée.
• La pierre d’alun peut être utilisée comme alternative aux déodorants antitranspirants. Ce minéral naturel est un sulfate double d’aluminium et de potassium à propriétés astringentes et hémostatiques. Utilisée mouillée, elle réduit la transpiration et empêche la formation de bactéries.
Produits pour chaussures
Les produits spécifiques pour chaussures ont une action antiseptique et parfumante (Akileïne vert spray aseptisant déo chaussures, Scholl Fresch Step déo chaussures…).
En pratique
• Effectuer une toilette des pieds 2 fois par jour, puis un séchage minutieux avant d’appliquer le soin sur tout le pied (sans oublier les espaces interdigitaux !).
• Choisir des chaussettes en fibres naturelles (coton, lin, laine), à changer tous les jours.
• Ne pas porter les mêmes chaussures deux jours de suite. Et, en fonction des saisons, privilégier des chaussures ouvertes, de préférence en cuir.
MYCOSES
• Fréquentes, les mycoses des pieds sont favorisées par la macération : transpiration excessive dans des chaussures de sport, activités professionnelles en milieu chaud et humide (cuisinier, teinturier…). Certaines pathologies prédisposent au développement des mycoses : le diabète, un déficit immunitaire, un microtraumatisme cutané…
• La contamination, interhumaine, s’effectue le plus souvent de façon indirecte par contact des pieds nus avec des squames parasitées présentes sur les sols des piscines, des salles de sport, de douches publiques, d’une serviette partagée…
Pied d’athlète
• L’intertrigo interdigital, ou pied d’athlète, est la dermatophytose la plus fréquente après l’âge de 10 ans. Cette mycose atteint préférentiellement l’espace interdigital entre le 4e et le 5e orteil, car le plus fermé, donc le plus macéré.
• Le dermatophyte Trichophyton rubrum est responsable dans 90 % des cas de l’infection initiale de la couche cornée superficielle. Les levures (Candida albicans) se retrouvent surtout chez les personnes âgées ou diabétiques.
Lésion
• La peau présente entre les orteils un aspect blanchâtre, macéré et squameux. Une fissure érythémateuse se forme pouvant évoluer jusqu’à un eczéma dysidrosique (forme vésiculeuse). On note également un prurit, un exsudat, une inflammation ou une surinfection bactérienne responsable d’odeur désagréable.
• Non traitée, la mycose s’étend au niveau de la plante, des bords latéraux ou du dos du pied, voire des ongles. La peau s’épaissit, des lésions squameuses et un prurit très intense apparaissent.
L’intertrigo peut être à l’origine d’un érysipèle.
Traitement
Si l’atteinte est localisée à un ou deux des plis sans extension, un traitement local suffit : acide undécylénique (Mycodécyl), terbinafine (Lamisilate), tolnaftate (Sporiline) ou éconazole (Fongiléine, Mycoapaisyl, Mycosédermyl…). Les dérivés imidazolés possèdent par ailleurs des propriétés antibactériennes. D’une durée au minimum de 3 semaines, le traitement, de préférence sous forme de gel ou de lotion, doit être poursuivi au moins 2 semaines après la disparition complète des signes cliniques. Lamisilate monodose s’utilise en application unique.
Limites du conseil
Une consultation chez un dermatologue est nécessaire en cas d’extension ou d’aggravation de la mycose, en cas de récidive ou pour les patients à risque (diabétiques, immunodéprimés, personnes âgées).
Onychomycoses
• Infections fongiques bénignes des ongles, les mycoses unguéales, ou onychomycoses, concernent principalement le gros orteil.
• Le dermatophyte Trichophyton rubrum est retrouvé dans 80 % des cas. L’onychomycose peut également être due à des levures comme candida.
• L’onychomycose est souvent précédée d’un intertrigo interdigital.
Lésion
• L’atteinte sous-unguéale distolatérale est la plus fréquente (dermophyte). Le champignon pénètre par le bord libre ou latéral de l’ongle. La zone atteinte devient jaunâtre à brun.
• Non traitée, la mycose envahit progressivement toute la tablette unguéale, qui s’effrite, en direction de la matrice. En cas d’atteinte du lit unguéal, une hyperkératose sous-unguéale entraîne un épaississement de l’ongle. Un décollement de l’ongle (onycholyse) s’ensuit. Plus rarement, la mycose peut provoquer une déformation de l’ongle, à l’origine de traumatismes de la peau périunguéale ou d’infections bactériennes (principalement chez les personnes immunodéprimées ou diabétiques). Les complications sévères sont cependant peu fréquentes.
• L’onychomycose à Candida se caractérise par un onyxis et un périonyxis inflammatoire.
Traitement
• L’onychomycose ne guérit jamais spontanément. En absence de traitement, la mycose s’étend et aboutit à la destruction de l’ongle.
• Une prise en charge à l’officine est possible s’il y a au maximum 2 ongles atteints avec une localisation non matricielle : ciclopirox et amorolfine, molécules intégrées à une solution filmogène pour une diffusion prolongée dans les tissus kératinisés. Sur un ongle épaissi, une légère abrasion mécanique suffit à améliorer la pénétration des actifs. La durée des traitements est de 6 à 9 mois. En cas de périonyxis associé (onychomycoses à Candida), un imidazolé sous forme de crème peut être utilisé.
• Un traitement systémique associé prescrit par un médecin est nécessaire en cas d’atteinte matricielle (terbinafine chez l’adulte, griséofulvine chez l’enfant).
Limites du conseil
Une consultation dermatologique est nécessaire si l’onychomycose touche plus de 2 ongles, si l’ongle est décollé, en cas d’atteinte matricielle, de surinfection, de résistance au traitement, de récidive, ou bien si le patient est diabétique, immunodéficient, souffrant de troubles circulatoires périphériques.
En pratique
Mesures d’hygiène
• Laver la zone infectée à l’eau et au savon. Rincer et bien sécher avec une serviette personnelle changée quotidiennement avant l’application du soin antifongique. Couper court les ongles. Traiter les chaussures avec une poudre ou un spray antimycosique.
• Aspirer régulièrement les squames infectées. Nettoyer et désinfecter douche, baignoire, sols avec une solution javellisée. Laver draps, serviettes et chaussettes à 60 °C. Désinfecter le matériel de pédicurie.
• Ne pas se déplacer pieds nus, bannir les tapis de bain. Ne pas s’échanger serviettes, chaussettes, lime ou coupe-ongles. S’assurer que son entourage n’est pas contaminé.
Prévention
• Essuyer soigneusement les pieds (voûte plantaire, espaces interdigitaux).
• Porter des sandales en plastique dans les lieux publics humides (douche, hammam).
• Eviter le port de chaussures trop occlusives. Préférer cuirs et coton.
• Traiter toute transpiration excessive.
PIEDS SECS OU FATIGUÉS
« Mon lait corporel ne suffit pas »
Mademoiselle I., hôtesse de l’air.
– Depuis cet été, j’ai la peau très sèche et rugueuse au niveau de mes talons. J’utilise pourtant mon lait corporel matin et soir pour hydrater mes pieds, mais sans résultat !
– La peau de la plante des pieds est différente de celle du reste du corps. La couche cornée, plus épaisse, nécessite des produits spécifiques.
– Et que pensez-vous d’une râpe pour talon ?
– Cela permet de se débarrasser des peaux mortes et d’améliorer l’action de la crème, à condition de ne le faire qu’une fois par semaine afin de ne pas activer la kératinisation.
PIED SEC
La plante du pied sec est caractérisée par un aspect rugueux, terne ou grisâtre. La peau est déshydratée, squameuse et manque de souplesse. Le pied présente un épaississement autour du talon et/ou sous l’articulation du gros orteil, associé à des fendillements pouvant évoluer de la fissure à la crevasse douloureuse. La peau devient alors vulnérable aux infections.
Origine
• En raison de l’absence de glandes sébacées, la plante du pied est plus sensible aux agressions externes récurrentes qui altèrent le film hydrolipidique du pied : produits d’hygiène détergents, bains chauds prolongés, variations climatiques, frottements créés par les collants ou des chaussures mal adaptées.
• L’âge est également un facteur de sécheresse du pied : les glandes sudoripares, qui assurent l’hydratation et la lubrification cutanée du pied, subissent une aplasie progressive à partir de 40 ans pouvant mener à terme à l’anidrose.
• Par ailleurs, certaines sécheresses du pied ont une origine pathologique : diabète, psoriasis, lichen palmoplantaire…
Soins spécifiques
Exfolier
Un gommage est conseillé une fois par semaine afin d’éliminer les cellules mortes et de réduire l’épaisseur du stratum corneum autour du talon. Effectué en douceur pour ne pas agresser davantage la peau, en évitant la peau lésée, ce gommage peut être effectué sur peau séchée – lime (métal ou carton émeri), râpe en métal, crème gommante (avant la toilette : Addax pied callosité crème gommante 2 en 1, Akileïne crème de gommage…) – ou humide – pain exfoliant (Seaderm savon exfoliant, Addax Pieds callosité savon de gommage…), pierre ponce.
Réparer
• L’application d’une crème, d’un baume ou d’une huile nutritive, avant le coucher, favorise la restauration du film hydrolipidique : Apivita baume pieds secs, Neutrogena crème pieds très secs et abîmés, Phytosun Arôms huile de massage soin des pieds très secs… Le port de chaussettes en coton pendant la nuit amplifie l’action du soin en maintenant une certaine chaleur sans occlusion et sans transpiration.
• En cas de crevasse, des pansements hydrocolloïdes de forme anatomique (Compeed crevasse au talon…) ou des solutions filmogènes, à base de résines ou d’huile végétale (Urgo crevasses talons fendillés, Cicaléine film soin crevasses mains et pieds…), soulagent et favorisent la cicatrisation des crevasses.
En prévention
• Effectuer la toilette quotidienne, de préférence à l’eau tiède avec un produit doux, de type syndet ou savon surgras, suivie d’un séchage minutieux. Eviter les produits agressifs (détergents, savons alcalins, bains moussants).
• Eviter les bains chauds et prolongés qui risquent d’accentuer la sécheresse cutanée.
• Hydrater quotidiennement avec un soin hydratant spécifique pour pieds secs afin d’assouplir la peau. Composée généralement d’agents humectants (urée, glycérol, acide hyaluronique) et d’agents filmogènes (cires, beurre de karité), il est appliqué en massage doux sur la plante des pieds (Apivita crème Philomiel, Pédi-Relax crème hydratante…).
• Traiter sans attendre, dès les premiers signes de xérose. Consulter un pédicure-podologue en cas d’inefficacité : celui-ci peut retirer la corne en toute sécurité à l’aide d’instruments spécifiques.
PIED FATIGUÉ
Gonflés et d’aspect marbré, les pieds fatigués présentent une sensation de lourdeur associée à un échauffement. Peuvent s’y ajouter des démangeaisons et un gonflement de la cheville.
Origine
La fatigue du pied se ressent en fin de journée, notamment après une station debout et/ou des piétinements prolongés. Ce phénomène peut également se manifester après une activité sportive intense, en raison du port de chaussures mal adaptées (chaussures trop étroites, talon trop haut…), à la suite d’une posture entraînant une mauvaise sollicitation musculaire ou d’un problème de circulation du sang. La surcharge pondérale est un facteur favorisant.
Soins spécifiques
• Selon les besoins, il est possible d’associer :
– un gel défatiguant, à base de menthol et d’actifs végétaux, qui apporte une sensation de fraîcheur (Addax pieds échauffement gel glacial, Pédi-Relax gel fraîcheur intense…) ;
– un massage de la plante du pied, des orteils vers le talon, avec une crème ou une huile, décongestionnant et stimulant de la microcirculation (Epitact pieds et jambes fatigués crème, Addax pieds échauffement crème relaxante…).
• En cours de journée, il est possible d’utiliser des sprays antifatigue directement sur les collants ou chaussettes pour un effet immédiat (Akileïne spray Fraîcheur Vive, Pédi-Relax jambes fatiguées et pieds échauffés spray Fraîcheur Instantanée…).
En prévention
• Ne pas rester longtemps dans la même posture et faire régulièrement des petits mouvements de décontraction des pieds et chevilles, même en position assise.
• Utiliser des chaussures adaptées, à la bonne pointure, assurant un maintien confortable du pied et de la cheville. Les acheter plutôt en fin de journée et choisir une demi-pointure de plus pour les chaussures de sport.
• Eviter le surpoids qui accentue les forces de pressions sur la plante du pied et la fragilise.
• Porter des semelles ou demi-semelles dans les chaussures afin de mieux répartir ces forces de pression et d’atténuer la fatigue (Scholl semelles antichocs et pressions, Venoped…).
L’INTERVIEW Philippe Laurent, PÉDICURE-PODOLOGUE, VICE PRÉSIDENT DE L’ORDRE DES PÉDICURES-PODOLOGUES
« Nos consultations ne nécessitent pas de prescription ! »
Le Moniteur : Quels soins sont proposés par les pédicures-podologues ?
Philippe Laurent : Ils prennent en charge les pathologies unguéales et cutanées du pied : hyperkératoses, mycoses, ongles incarnés, hyperhidrose… Nos patients vont du bébé souffrant d’une malposition d’orteils aux personnes âgées n’arrivant plus à se couper les ongles, sans oublier les patients à risque comme les diabétiques. Nous intervenons aussi sur les troubles morphostatiques et dynamiques du pied en tenant compte des interactions avec l’appareil locomoteur. Nous corrigeons les mauvais appuis avec des orthèses plantaires, que nous fabriquons nous-mêmes ainsi que d’autres dispositifs médicaux externes. En revanche, les pédicures-podologues ne peuvent pas effectuer de chirurgie du pied, même mineure. Les suspicions de dermatoses sévères sont également renvoyées vers le dermatologue.
Quand orienter un patient vers un pédicure-podologue ?
Il peut venir nous consulter en première intention sans prescription préalable du médecin traitant, notamment en cas de cor ou de durillon. Les pédicures-podologues ont les compétences pour poser un diagnostic, pratiquer des soins, prescrire certains médicaments non listés* ainsi que des soins cosmétiques, et proposer et réaliser des protections sur mesure par orthoplastie et/ou des semelles orthopédiques.
Les consultations chez un pédicure-podologue sont-elles prises en charge ?
Le problème de notre profession est l’absence de remboursement de nos soins par la Sécurité sociale. Une seule exception : les patients diabétiques bénéficient d’une prise en charge dans certaines conditions. Nos consultations, qui coûtent de 28 à 30 euros en moyenne, peuvent cependant être remboursées par certaines mutuelles au même titre que les consultations d’ostéopathie. Par ailleurs, la Sécurité sociale prend en charge les semelles orthopédiques prescrites par un médecin à hauteur de 28 euros environ sur 130 euros en moyenne facturés.
L’essentiel à retenir
PATHOLOGIES DU PIEDMycoses
• Pied d’athlète : traitement local (minimum 3 semaines) si la mycose touche 1 ou 2 des plis sans extension : acide undécylénique, terbinafine, tolnaftate et éconazole (gel ou lotion).
• Onychomycose : traitement local (6 à 9 mois) si mycose limitée à 2 orteils, distolatérale et sans atteinte matricielle : ciclopirox et amorolfine (solution filmogène) + limage si ongle épaissi + imidazolé (crème) si périonyxis. Traitement systémique si atteinte plus importante ou matricielle. w Prévention : essuyage soigneux des pieds, port de sandales dans les lieux publics humides, port de chaussures peu occlusives (cuir, coton), traitement de l’hyperhidrose.
* Antiseptiques, antifongiques, kératolytiques, anti-inflammatoires locaux…
INFOS CLÉS
• Un épaississement cutané localisé d’origine virale (verrue) ou mécanique (hyperkératose) peut être éliminé par l’application quotidienne d’acide salicylique. Protéger la peau saine adjacente.
• Pour les verrues, en dehors des coricides, la cryothérapie permet une élimination rapide.
• Ne pas oublier que l’élimination des cors passe par la prévention : chaussures confortables, semelles orthopédiques, hydratation…
Hallux valgus
• L’hallux valgus correspond à une déformation du pied au niveau de la première articulation métatarsophalangienne : le gros orteil dévie vers le deuxième. Cette pathologie provoque des douleurs inflammatoires soulagées par des antalgiques ou des anti-inflammatoires et une callosité appelée « oignon » nécessitant le port de chaussures souples et larges, à petits talons. Des protecteurs placés au contact de l’hallux valgus absorbent les chocs et évitent les frottements. Les séparateurs d’orteil visent à limiter la déviation du gros orteil en le maintenant dans son axe. En cas de déformation invalidante, la chirurgie permet de replacer le gros orteil dans son axe.
QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?
Monsieur A., patient diabétique de 68 ans :
– Avez-vous un produit à base de feuille de saule contre les cors ?
– Je vois sur votre dossier pharmaceutique que vous êtes diabétique. Vous ne pouvez pas utiliser ce produit. Seul un pédicure peut soigner votre cor avec des risques minimes.
Le pharmacien a-t-il bien répondu ?
Oui, l’acide salicylique présent dans l’emplâtre traite le cor en provoquant la desquamation de la callosité. Le diabète provoque une neuropathie diminuant la sensibilité au niveau des pieds. Le manque de perception peut conduire à une utilisation prolongée du traitement. La lésion se creuse et s’aggrave en raison de la cicatrisation difficile chez le diabétique.
INFOS CLÉS
• Le pansement hydrocolloïde s’utilise aussi bien en préventif qu’en curatif pour une ampoule ouverte ou fermée, sauf en cas d’infection. Le réchauffer quelques instants entre les mains avant de l’appliquer et le laisser se décoller de lui-même au bout de 2 à 3 jours.
• Les plaques de gel de silicone ou autres sont à utiliser en prévention ou en cas d’ampoules fermées.
Le syndrome pied-main-bouche
Infection virale très contagieuse à transmission hydrique, le syndrome pied-main-bouche se manifeste par l’apparition de quelques vésicules réparties sur la muqueuse buccale, sur les mains et sur les pieds. Touchant principalement les enfants en période estivale, il provoque une fièvre modérée, des céphalées et des brûlures buccales.La guérison est spontanée en 1 à 2 semaines. Le traitement associe un antiseptique local et un antalgique-antipyrétique.
Testez-vous
Vrai ou faux ?
1) Le saignement d’une ampoule est un motif de consultation.
2) Un pansement hydrocolloïde se remplace tous les jours.
Réponses : 1 : faux, 2 : faux
Testez-vous
Vrai ou faux ?
Pour éviter un ongle incarné, il faut couper l’ongle en demi-cercle.
Réponse : faux.
INFOS CLÉS
• Hyperhydrose : les antitranspirants limitent l’excrétion de sueur contrairement aux déodorants.
• Pied d’athlète : lorsque l’infection est limitée à 1 ou 2 plis, un traitement local antimycosique est suffisant. Les dérivés imidazolés ont une action antifongique et antibactérienne.
• Onychomycose : un traitement local suffit en cas d’atteinte distolatérale, sans atteinte matricielle et limitée à deux orteils. Sinon, un traitement systémique associé est nécessaire.
QU’AURIEZ-VOUS?RÉPONDU ?
Monsieur B., atteint d’une mycose au niveau d’un ongle de pied :
– Mon médecin m’a recommandé de limer mon ongle avant d’appliquer le vernis antimycosique, mais je n’y arrive pas. Existe-il un produit qui pourrait m’aider ?
– Non, seul un pédicure peut éventuellement le faire à votre place.
Que pensez-vous de la réponse de votre confrère ?
La consultation d’un pédicure-podologue n’est pas la seule solution. L’urée (Onyster) peut être utilisée pour décaper l’ongle et être associée à un antimycosique : bifonazole (Amycor Onychoset).
INFOS CLÉS
• La physiologie de la peau plantaire nécessite des soins spécifiques.
• L’hydratation quotidienne de la peau plantaire prévient la formation de callosités, de fissures et de crevasses.
• Une mauvaise posture, des chaussures mal adaptées, un surpoids sont des facteurs favorisant la fatigue des pieds.
QU’AURIEZ-VOUS?RÉPONDU ?
Madame M. vient à la pharmacie avec une ordonnance de renouvellement d’insuline pour son père :
– On m’a dit qu’avec le diabète, il y avait un risque de plaie au niveau des pieds pouvant aller jusqu’à l’amputation !
– En effet, c’est une complication possible si la glycémie est mal équilibrée. Une surveillance régulière de l’état des pieds avec quelques règles d’hygiène, séchage soigneux notamment, associée bien sûr au bon contrôle du diabète, permet de prévenir les complications du pied diabétique. Vous pouvez ajouter un soin spécial pied diabétique Akildia qui a l’avantage de nourrir la peau et d’activer la circulation plantaire. Par ailleurs, votre père doit éviter tout instrument de soin coupant ou produit coricide. En raison de son âge, proposez-lui plutôt de faire des soins régulièrement chez un podologue.
Etes-vous d’accord avec votre confrère ?
Le pharmacien a bien répondu. Il pourrait aussi préciser que depuis mai 2013, un forfait annuel de prévention des lésions du pied diabétique par un pédicure-podologue, en fonction du degré de risque, peut être pris en charge par la Sécurité sociale.
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