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Passerelles, diplômes étrangers : quelles solutions pour augmenter les effectifs de pharmaciens ?
Dans sa feuille de route pour garantir une démographie pharmaceutique et améliorer l’attractivité de la pharmacie, l’Ordre a présenté ses propositions pour doper les effectifs, notamment ceux des adjoints.
Déjà, l’Ordre cherche à favoriser la reconnaissance en France des pharmaciens diplômés étrangers. « Le sujet fait partie du projet de loi immigration qui a été reporté. L’Ordre travaille avec la Direction générale de l’offre des soins (DGOS) et le ministère de l’Intérieur », indiquait le 30 juin Sébastien Faure, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) et doyen de la faculté de pharmacie d’Angers (Maine-et-Loire). En 2022, toutes sections confondues, 1 915 pharmaciens étrangers exercent en France, soit 2,6 % des effectifs totaux, selon le dernier panorama de la démographie pharmaceutique dévoilé le 11 juillet par l’Ordre des pharmaciens. Leur nombre a augmenté de 6 % par rapport à 2021 et il croit constamment depuis 10 ans. 75 % des diplômés étrangers viennent principalement d’Europe. Près de la moitié des diplômés étrangers exercent comme adjoints à l’officine, et 26 % sont titulaires d’officine.
« L’Ordre a élaboré des propositions visant à simplifier et à mieux adapter les procédures de reconnaissance de diplômes étrangers en fonction du métier envisagé, comme la levée de la condition de nationalité pour tous titulaires d’un diplôme européen à reconnaissance automatique, ou l’adaptation des conditions de reconnaissances des diplômes étrangers aux métiers de l’officine, de l’industrie et de la distribution en gros », annonçait Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre lors de la présentation des chiffres de la démographie. Aux ministères de trancher à présent.
« Il ne faut pas non plus déshabiller d’autres pays où sont déjà formés des pharmaciens français, ce qui pourraient les mettre en difficulté », alertait Sébastien Faure. En effet, en 2022, 1 104 pharmaciens français ont été diplômés à l’étranger (+11 % par rapport à 2021, et +14 % entre 2020 et 2021), principalement en Belgique, Roumanie et Espagne.
Les passerelles, « une nécessité absolue »
Autre chantier : les reconversions et les passerelles entre les différents métiers de la pharmacie, que l’Ordre cherche à simplifier. « Or aujourd’hui ces passerelles sont illisibles voire inexistantes », ajoute la présidente. C’est pourquoi la commission des nouveaux inscrits de l’Ordre travaille à l’élaboration de fiches techniques pour améliorer l’information et l’accompagnement des pharmaciens dans leur reconversion.
Pour Carine Wolf-Thal, « mettre en place des passerelles est crucial. Mais ça ne veut pas dire shunter les compétences. Les métiers ont évolué et ils nécessitent une mise à jour des compétences. » Le but est donc de permettre à un pharmacien souhaitant changer de filière d’acquérir les compétences nécessaires. « Tout ce qui guide le travail de l’Ordre va vers la compétence des pharmaciens et la sécurité des patients. Par exemple, on exige un DU de reconversion pour l’officine, expliquait Sébastien Faure. Mais il n’y a pas de solution miracle, on ne va pas tout réinventer. L’important est de sécuriser la place des pharmaciens car s’il n’y a pas de pharmaciens, d’autres vont prendre leur place. »
« Je suis persuadée que c’est un facteur d’attractivité pour les jeunes. Aujourd’hui plus personne ne veut exercer dans un couloir en se disant qu’il ne pourra plus jamais en sortir de toute sa carrière », complète la présidente de l’Ordre. Pas question non plus de déshabiller un métier de la pharmacie pour en habiller un autre : « C’est une nécessité absolue de mettre une passerelle. C’est une question d’offre et de demande. Plus on ouvre les opportunités, plus on attire. Plus on ferme, plus les personnes vont vers d’autres métiers », insiste Carine Wolf-Thal.
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