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Île-de-france : Radiée à vie pour falsification d’ordonnances en EHPAD

Publié le 4 mars 2006
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Le président du CROP, Jean-Jacques Des Moutis, avait requis une très grande sévérité et l’exclusion des circonstances atténuantes. Mme C., 38 ans, installée à Plaisir (78) depuis début 2001, a en effet reconnu avoir pratiqué des dépassements tarifaires, des falsifications d’ordonnances avec rajouts de produits, modifications de posologies et renouvellements non prescrits. Son officine servait les résidents d’une maison de retraite médicalisée dépendante de l’hôpital de Plaisir. Entre avances de produits et médicaments, utilisation de la carte Vitale des patients, Mme C. jonglait avec les ordonnances fournies, les falsifiant et les complétant de quelques lignes, notamment de compléments alimentaires. C’était facile. Et cela dura plus de deux ans.

Pour se défendre, la pharmacienne fait état d’une dépression personnelle et d’une incapacité à être titulaire : « Je n’en avais pas la carrure ! » Elle dit ne pas comprendre pourquoi elle a enfreint les règles pour obtenir frauduleusement 230 000 Euro(s). A sa demande, un administrateur judiciaire et un adjoint ont pris la gérance jusqu’à la vente. Mme C. a reconnu la totalité de la créance établie par la CPAM qu’elle a déjà remboursée ainsi que les frais estimés à 44 000 Euro(s). Les troubles psychologiques n’expliquent pas totalement la conduite quasi compulsive des actes de fraude.

Mme C. comparaîtra à nouveau devant la section assurance du Conseil de l’Ordre pour la plainte de la CPAM puis en correctionnelle en mai. On peut légitiment s’inquiéter de l’isolement de titulaires fragilisés face aux demandes et pressions toujours plus fortes des maisons de retraite.

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