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Des pharmaciens revisitent la médecine traditionnelle

Publié le 10 juin 2006
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Décrédibilisées par les autorités thaïlandaises, les pratiques traditionnelles se sont progressivement perdues au profit de la médecine occidentale. Dans les années 90, elles ont été remises au goût du jour par la tendance « médecine alternative » importée par les voyageurs fortunés.

A une centaine de kilomètres de Bangkok, l’hôpital public Abhaibhubejhr fait figure de pionnier pour avoir adapté la médecine traditionnelle aux modes de consommation modernes dès 1986. Exit les plantes bouillies difficiles à avaler : en vingt ans, l’hôpital a mis au point 70 variétés de produits sous forme de comprimés, crèmes, lotions, huiles, boissons… A l’origine de cette initiative, Mme Supaporn, pharmacienne. « Pour m’instruire sur ce savoir, je suis allée à la rencontre d’herboristes dans la forêt. C’est là qu’on peut trouver les dernières personnes qui disposent encore d’une bonne connaissance des plantes », se souvient elle.

Dans le même registre, un couple de pharmaciens chercheurs s’est lui aussi attelé à la redécouverte de remèdes ancestraux. Ils ont dû faire appel à d’anciens moines pour traduire en thaï 30 000 recettes à base de plantes médicinales (la plus grosse collection de Thaïlande) écrites en lanna, une langue primitive du nord de la Thaïlande. « En 10 ans, nous avons déjà traduit 7 000 remèdes que nous testons ensuite scientifiquement. En tant que pharmaciens, il en va de notre responsabilité de conserver la sagesse des ancêtres. Peut-être que certaines de ces recettes serviront pour la médecine moderne… Nous disposons par exemple de la Clausena excavata, une plante qui peut accroître l’immunité et pourrait s’avérer efficace dans des pandémies comme la grippe aviaire ou pour les séropositifs », assure Jiradej Manisroi.

Ces pharmaciens précurseurs, s’ils se disent prudents sur leurs vertus, partagent la même conception : il s’agit d’offrir aux patients une alternative aux traitements chimiques, voire de trouver des solutions aux maladies incurables d’aujourd’hui.

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