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Covid-19 : le retour ?
Début août, le nombre de passages aux urgences pour une suspicion de Covid-19 a augmenté. Un nouveau variant émerge également. Des informations que les médias ont mises en avant. Pour l’heure, la Direction générale de santé (DGS) estime que nous sommes loin d’une nouvelle vague épidémique. Mais elle reste vigilante.
C’est le point hebdomadaire de Santé publique France (SPF) du 8 août 2023, portant sur les passages aux urgences qui a incité la presse à évoquer un rebond de l’épidémie de Covid-19. En effet, en semaine 31 (du 31 juillet au 6 août 2023), les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont augmenté chez les moins de 2 ans et les adultes. Les effectifs restent cependant modérés : 111 passages en semaine 31 versus 71 en semaine 30 (+ 56 %) chez les moins de 2 ans, 485 passages en S31 vs 389 en S30 (+ 25 %) chez les 15-74 ans et 324 passages en S31 vs 242 en S30 (+ 34 %) chez les 75 ans et plus. Au total, il y a eu 928 passages contre 712 la semaine 30.
De fait, pour répondre aux questions des journalistes, la DGS a organisé le 11 août un point presse et, dans la soirée, SPF a mis en ligne un point sur la situation.
Pas de panique
La DGS a confirmé la hausse de passages aux urgences ainsi que celle des actes de SOS Médecins pour le Covid-19. Ceux-ci ont pratiquement doublé : 1 500 actes la semaine 31 contre 800 la semaine 30. Pour autant, les niveaux de l’incidence sont « très faibles » selon la DGS : elle est passée de de 6,2 à 7,7 pour 100 000 habitants, soit une augmentation de + 24,6 % en une semaine. La DGS a d’ailleurs souligné qu’il ne faut pas comparer les taux d’incidence actuels avec ceux durant les différentes vagues épidémiques. Les taux actuels ne prennent en compte que les cas confirmés biologiquement en laboratoire par des tests RT-PCR.
La région la plus touchée est la Nouvelle-Aquitaine, en particulier les départements des Landes et des Pyrénées Atlantiques. « Cette augmentation localisée sur le territoire peut s’expliquer principalement par le grand rassemblement qui a eu lieu à Bayonne (Fêtes de Bayonne, du 26 au 30 juillet), et autres fêtes estivales locales de même type dont les conditions en termes de densité de population ont pu favoriser la transmission », explique SPF. Et d’ajouter : « Si une augmentation plus limitée du nombre de cas est observée dans toutes les régions, la plupart des cas ont été signalés dans des régions de vacances très fréquentées, soulignant le rôle additionnel d’autres types de rassemblements en période de vacances ».
La DGS a également rassuré sur la surveillance de la circulation du virus. Les laboratoires de biologie médicale continuent donc de transmettre les résultats des tests RT-PCR et tous les tests positifs sont séquencés. Les passages aux urgences et Les actes de SOS Médecins fournissent aussi des données chiffrées.. Quant aux tests antigéniques (TAG), s’ils ne sont plus enregistrés dans la base SI-DEP (conséquence de la loi n° 2022-1089 du 30 juillet 2022 mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie liée au Covid-19), la DGS a affirmé qu’elle était en contact avec les représentants des pharmaciens. Ceux-ci ont de leur côté constaté une hausse du nombre de TAG réalisés en officine. La DGS a aussi annoncé qu’elle travaillait notamment avec Santé publique France à la conception de nouveaux indicateurs pour l’automne et l’hiver prochains.
Eris, le nouveau variant
Autre point évoqué par la DGS et SPF : l’émergence du nouveau variant « Eris » ou EG.5.1. EG.5 est un sous-lignage de XBB.1.9 dont la première séquence détectée remonte à mi-février 2023. Près de 90 % des séquences mondiales de EG.5 correspondent à son sous-lignage EG.5.1. Début mai, la détection de EG.5 au niveau mondial a commencé à augmenter, en particulier en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Aujourd’hui, ce variant est aussi en augmentation en Amérique du Nord et en Europe. EG.5 représentait 12 % des séquences mondiales en semaine 28 (du 10 au 16 juillet) contre 11 % en semaine 27 et 10 % en semaine 26. En France métropolitaine, EG.5.1 représentait 26 % des séquences interprétables de l’enquête Flash du 17 juillet 2023 contre 15 % le 10/07. Une évolution nationale « cohérente » selon SPF avec l’évolution mondiale. « Par rapport à de précédents variants, l’augmentation de EG.5 suit donc une dynamique plutôt lente. De plus, EG.5 semble se stabiliser autour de 45 % en Chine et entre 15 et 20 % au Japon et en Corée du Sud. Ces éléments sont en faveur d’un avantage de croissance relativement faible de EG.5 par rapport aux autres variants circulant actuellement », précise SPF. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a néanmoins classé Eris comme un « variant à suivre ».
Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas, pour l’heure, d’un « retour » du Covid-19 ou d’une nouvelle vague de l’épidémie. « Le Covid n’a jamais disparu », a d’ailleurs remarqué la DGS. Les autorités sanitaires restent cependant vigilantes et mobilisées car, en matière d’épidémie, on sait que tout n’est pas prévisible.
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