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Ils trouvent la recherche épanouissante
Avec une durée d’études qui atteint parfois douze ans, il faut avoir du souffle pour devenir chercheur. Alors qu’est-ce qui fait courir les doctorants ? La passion de la découverte avant tout. Témoignages.
Bac + 9 ou + 12… C’est le cursus moyen qu’accomplit l’étudiant futur chercheur avant de soutenir sa thèse d’université et de se lancer en quête d’un poste. Objectif : exercer son rêve à temps plein. Dans l’intervalle, il aura passé sa thèse d’exercice, une maîtrise de sciences biologiques et médicales (ou M1 dans la réforme LMD) et un DEA (ou M2R), les deux étant des prérequis pour s’inscrire en doctorat.
Une fois la thèse terminée, le nouvel élu peut s’orienter vers la faculté pour devenir, par concours, maître de conférences ou postuler comme chargé de recherche dans un organisme public (INSERM, CNRS…) ou encore dans le privé. Cinq apprentis chercheurs témoignent.
Etienne, 28 ans
Très tôt, j’ai été attiré par les mécanismes d’action « élégants », les belles démonstrations, toute la construction intellectuelle qui conduit à une découverte, à l’instant où une hypothèse prend forme ou se vérifie. J’ai rejoint le laboratoire de chimie physique et microbiologie pour l’environnement de l’unité mixte de recherche CNRS-Nancy Université pour y réaliser ma thèse. Mes recherches portent sur la formation des biofilms par les bactéries. Allier le côté manuel de la paillasse et l’abstraction la plus totale lors de l’analyse d’un résultat est très satisfaisant. De plus, mon extrême spécialisation me conduit à travailler dans un environnement international. J’ai ainsi eu la chance d’aller au Canada et en Australie pour rencontrer les spécialistes de mon domaine. »
Maxime, 27 ans
Je fais de la recherche fondamentale au laboratoire de pharmacologie de la faculté de pharmacie de Dijon. Plus précisément, j’étudie le stress oxydatif sur des cardiomyocytes de souris. J’étudie les mécanismes en biologie moléculaire et je suis amené à tester différentes drogues. La pharmacologie en général, et mes recherches en particulier, me passionnent. Personnellement, je trouve que la recherche ouvre énormément l’esprit, au travers du travail en lui-même mais aussi des nombreuses rencontres que l’on peut faire. Mon objectif : rester à la fac et devenir maître de conférences. Je sais que cela ne sera pas facile, qu’il faudra se battre et, très certainement, que je devrai partir travailler quelques années sur un projet à l’étranger. »
Frédéric, 30 ans
Je suis en thèse au laboratoire de physiopathologie et pharmacologie cardiovasculaires expérimentales des facultés de médecine et de pharmacie de Dijon. Je fais de la recherche clinique, ce qui me permet de me placer à l’interface entre le clinicien et les fondamentaux. La préparation d’une thèse nécessite beaucoup de travail, de nombreuses manipulations et on n’est pas certain d’arriver à ses objectifs. Il y a ensuite la rédaction, les corrections, la publication… Mais mon travail au laboratoire – axé sur la périnatalité – est un réel plaisir. Après ma thèse, j’aimerais poursuivre dans ce domaine peu exploré, où il existe un besoin important. Etant interne, je suis dans une situation privilégiée : la concurrence est moins forte pour les postes de chercheurs hospitalo-universitaires que pour ceux dans les organismes publics. »
Nicolas, 29 ans
Je prépare mon doctorat dans un laboratoire de recherche hospitalo-universitaire sur l’angiogenèse du cancer du col de l’utérus. Mes recherches s’effectuent à la fois au service de gynécologie de l’hôpital de Besançon et au laboratoire de carcinogenèse épithéliale de la faculté de médecine et pharmacie. Le développement des cancers et la compréhension des mécanismes ont pour moi un intérêt majeur. Je vis mon travail de recherche comme une remise en question quotidienne, un épanouissement intellectuel, avec l’idée de pouvoir apporter des connaissances, des résultats qui pourront améliorer la prise en charge des patients. Une fois ma thèse terminée, je vais intégrer une équipe INSERM en postdoc pour trois ans et travailler dans le domaine des cancers digestifs. Mon objectif : avoir un poste universitaire. Je connais les prérequis : disponibilité et mobilité, être connu et reconnu. »
Sébastien, 29 ans
Depuis toujours j’ai souhaité m’orienter vers la recherche et l’enseignement. Pour ma thèse, j’ai étudié l’impact des traitements antihypertenseurs sur la protection cérébrovasculaire (à Limoges, aux laboratoires de physiologie de la faculté de médecine et de pharmacologie cardiovasculaire de la faculté de pharmacie). C’est un thème qui me passionne : l’hypertension artérielle est une maladie dont on est loin de tout connaître et les maladies cérébrovasculaires sont en pleine expansion avec l’allongement de l’espérance de vie. Etant toujours avide de nouveautés, curieux, avec l’envie d’aller au fond des choses, la recherche m’apporte un grand épanouissement personnel. Il n’y a pas de quotidien et chaque jour ne ressemble à aucun autre. C’est un milieu où l’on peut être assez autonome mais où l’on doit faire ses preuves tous les jours. »
SALAIRE MOYEN
Moyenne mensuelle de la rémunération, avec un bac + 9 et trois ans d’expérience professionnelle : un peu moins de 2 000 euros brut.
Des incitations à la recherche
Chaque faculté propose une formation à la recherche
– Pour les étudiants en 2e année : formation théorique et pratique sur trois ans organisée par l’école de l’INSERM, en parallèle avec la préparation d’unités d’enseignement qui permet à un nombre limité d’étudiants d’obtenir un mastère de recherche avant de préparer l’internat (soutien pédagogique personnalisé et aide financière accordés aux étudiants admis en 2e année de formation).
– Pour les étudiants en 5e et 6e années de la filière « industrie/recherche » et les internes en filières « biologie » et « pharmacie hospitalière » : possibilité d’obtenir un mastère et préparer une thèse d’université dans le cadre des études de pharmacie.
– Pour les internes de la filière « pharmacie spécialisée » : possibilité de préparer une thèse d’université qu’il est possible de soutenir en fin d’internat.
Mesures prises au plan national pour développer la recherche
– Elaboration d’un annuaire commun de la recherche par l’ensemble des facultés.
– Mise en place d’une journée nationale de la recherche dans toutes les facultés afin de sensibiliser grand public et étudiants.
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