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PANDÉMIE GRIPPALE
Un article du « New Scientist » indique qu’une nouvelle souche de H5N1 est apparue en Chine et que le nombre des volailles infectées y est trois fois plus important qu’en 2005, ce qui risque de déclencher une nouvelle pandémie à l’échelle planétaire. Que faut-il en penser ?
En matière de grippe, il est très important de distinguer les faits, les hypothèses et l’interprétation qu’ils suscitent. Les faits rapportés par le New Scientist sont connus depuis plusieurs mois : une nouvelle lignée de virus grippaux aviaires H5N1 est identifiée en Chine. Ils sont antigéniquement assez différents des virus de la lignée aviaire H5N1 précédente. Les vaccins aviaires actifs contre les virus de l’ancienne lignée risquent d’être moins actifs contre ceux de la nouvelle lignée. Une hypothèse a été émise pour expliquer ce phénomène : les campagnes de vaccination des volailles en Chine auraient peu à peu facilité la sélection de la nouvelle lignée.
L’interprétation qui en est faite est en revanche contestable sur certains aspects.
– On ne sait pas comment naissent les pandémies humaines ; la possibilité d’échanges génétiques entre virus grippaux aviaires et virus grippaux humains n’est qu’une des hypothèses actuelles. On ne sait pas si le nombre des volailles grippées augmente le risque d’apparition d’un virus humain nouveau, pandémique. Les relations entre virus grippaux animaux et humains restent d’ailleurs très mystérieuses.
– Les vaccins humains anti-H5N1 ne sont produits qu’à titre expérimental, soit pour tester la façon de produire ce type de vaccin, soit pour mener des recherches sur leur usage en cas de pandémie. Il ne s’agit en aucun cas de produire des grandes quantités de vaccin pandémique.
– Personne ne sait quel sera le sous-type du prochain virus grippal pandémique. Le H5N1 n’est qu’un des candidats possibles, au même titre que le H7N7 ou le H9N2.
En pratique, le virus grippal aviaire est toujours présent dans un certain nombre d’élevages chinois. Personne ne sait si cela influence le risque de survenue d’une pandémie humaine. Quant aux recherches sur le vaccin anti-H5N1 humain, elles continuent à se faire comme avant.
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