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Viadys expérimente l’accès libre dès le 2 avril

Publié le 24 mars 2007
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Aux antipodes de ce que prône l’Académie de pharmacie, PHR a emboîté le pas aux propositions du groupe de travail sur l’automédication préconisant des expérimentations d’accès direct en officine. Du 2 avril jusque fin juin, mi-juillet, 42 pharmacies volontaires de l’enseigne Viadys feront de l’« over the counter » (OTC). Elles ont reçu vendredi un présentoir de 1,75 m de haut sur 67 cm comprenant quatre étagères correspondant à quatre domaines de conseil : douleurs et fièvre (ibuprofène, paracétamol) ; maux de ventre (Imossel, Maalox, citrate de bétaïne) ; sevrage tabagique (Niquitin…) et allergies et maux de gorge (cétirizine, Drill pastille et collutoire, sirops de carbocistéine).

Les officinaux concernés doivent obligatoirement, au moment du règlement, fournir les conseils afférents, respecter le référentiel qualité du groupement (7 questionnements doivent être réalisés au comptoir) et indiquer par écrit la posologie au patient sur une « ordonnance » tirée du carnet de prescription utilisé depuis deux ans par 700 pharmacies PHR. Et respecter une fourchette de prix dits « normaux ». Le groupement vérifiera le respect de ces consignes via la visite de clients mystère.

37 autres pharmacies Viadys sont d’accord pour servir de « placebo » : à l’issue de l’expérimentation, leurs ventes sur les mêmes produits seront comparées avec celles des 42 officines testées.

Devancer l’Europe et les GMS

« Nous déciderons en juillet de la reconduction de l’expérimentation sur nos deux enseignes, voire de la proposer à tous les adhérents du groupement », indique Lucien Bennatan, président de PHR. L’objectif est de « montrer que le pharmacien sait être précurseur. L’Europe et les GMS nous rattraperont aussi sur le non-remboursable si nous ne prenons pas d’initiatives. Il est temps de prouver que le médicament mis à disposition du public, mais dans une zone sécurisée en pharmacie, peut suffire à l’attente du consommateur ». A ce jour, les textes français mettent ce genre d’initiatives à la limite de la loi, même si elles sont dans l’esprit de ce que réclamait le groupe de travail. « Si je suis attaqué, il ne faudra pas venir me reprocher d’aller à Bruxelles pour me défendre, réagit donc Lucien Bennatan. Nous prenons quelques risques, mais nous le faisons proprement et nous avons prévenu les instances de l’officine et le ministère. »

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