- Accueil ›
- Business ›
- Transactions ›
- Cession ›
- Toujours plus d’acheteurs que de vendeurs
Toujours plus d’acheteurs que de vendeurs
Les officines s’enlèvent toujours au prix fort (100 % du chiffre d’affaires TTC en moyenne l’an dernier), sur un marché pourtant fragilisé. « Les prix sont très souvent supérieurs au potentiel de chiffre d’affaires. Le facteur géographique joue mais le marché reste très élevé car il y a beaucoup plus d’acheteurs que de vendeurs, note Jérôme Moutounet, de Pharmétudes. Il y a un risque qui n’est pas déduit du prix. Mais cela pourrait arriver car l’année 2006 a été difficile pour les officines. » Cinquante et une cessions d’officines ont eu lieu en 2006 en Languedoc-Roussillon, dont 26 SEL créées.
Le marché, jusque-là assez homogène, s’atomise. Les écarts peuvent être grands d’un département à l’autre, mais aussi à l’intérieur de certains d’entre eux. « Dans l’Hérault, à Montpellier en particulier, le ticket est plutôt élitiste. Le prix de cession augmente alors que la rentabilité s’effrite. Nous avons enregistré une hausse des prix de l’ordre de 5 à 10 % », explique Fabien Blatière, directeur de Blatière et Associés. Ici, les officines se vendent légèrement au-dessus de 100 %, mais dans une ville du littoral proche, deux ont récemment été vendues à plus de 120 %. « Les prix sont excessifs à Montpellier mais aussi dans sa périphérie, très recherchée, où les officines se vendent 105 à 110 % de leur CA », estime Alain Vieules, de CSO Santé. Car la capitale languedocienne est très attractive, bien que la très forte concurrence des parapharmacies ait fragilisé un certain nombre d’officines. Il n’empêche, beaucoup de pharmaciens cherchent à acheter dans le département, mais les opportunités sont rares.
Bien étudier, le lieu, le prix et l’officine
Dans le Gard, les cessions se font en moyenne à 110 % et les officines se vendent aussi bien au nord qu’au sud. Une bonne dizaine de pharmacies ont changé de mains en 2006. Selon le président du syndicat gardois, Eric Garnier, « les prix sont plus raisonnables. C’est mieux que les 140 à 150 % que l’on a connus il y a quelques années. Toutefois, les bilans n’étant pas très bons, ça reste cher ». Quelques demandes de regroupements apparaissent en zone rurale où le chiffre d’affaires est faible.
Dans les Pyrénées-Orientales, 13 transactions ont été réalisées depuis juin 2005, dont de nombreux jeunes. Le département, où les ventes se font en moyenne à 100 % du CA, a encore la cote. « La vraie tendance serait plutôt 95 %. La baisse est amorcée. Certaines pharmacies de zones reculées, voire même de Perpignan, peuvent se vendre entre 85 et 90 % alors qu’elles étaient à 100 % il y a cinq ou six ans », indique Daniel Daniel, président du syndicat. Peu de créations sont envisageables pour l’instant. « Le transfert est prioritaire. Dans certains quartiers, les pharmacies sont en surnombre. A Perpignan, par exemple, on en compte 55 pour 110 000 habitants, alors que dans l’arrière-pays, moins attractif, nous aurons du mal à en conserver certaines. »
En Lozère, Jean-Philippe Laurès, président du syndicat, indique « qu’il y a peu de pharmaciens en âge de vendre, donc peu d’officines à céder d’ici dix ans. En règle générale, les gens qui achètent restent ». Sur 39 pharmacies au total, le volume de ventes est de fait très limité. Dans ce département classé ZRU (zone à revitaliser en urgence), les pharmacies se négocient en moyenne autour de 90 %. Majoritairement rurales, elles ont pour la plupart un chiffre d’affaires qui se situe autour de 500 000 euros. Si la Lozère n’est pas spécialement attractive, la rentabilité est supérieure à la moyenne nationale. « La région étant isolée, le risque est infime de voir se créer de nouvelles officines ici. En outre, notre clientèle est très constante », explique Jean-Philippe Laurès.
Il en va autrement dans l’Aude, département très attractif « pour sa qualité de vie et d’exercice », selon Philippe Besset, président du syndicat local. Ici, les pharmacies se vendent généralement autour de 100 %, parfois beaucoup plus. « Le chiffre d’affaires moyen des officines est resté stable mais, leur rentabilité ayant beaucoup baissé, il peut être difficile pour un jeune confrère de s’installer dans l’Aude. »
S’il y a eu beaucoup de transactions ces dernières années, 2006 a été morose pour les 146 pharmacies rurales. « En général, nos entreprises sont viables. Cela pourrait devenir difficile dans certaines zones reculées s’il ne devait plus y avoir de médecin. Mais ça l’est déjà dans certains centres-villes comme Narbonne ou Carcassonne où la concurrence sur les prix est féroce. »
D’une manière générale, les jeunes, s’ils ont peu d’apport, auront intérêt à bien étudier le lieu, le prix et l’officine avant de s’engager. Et à éviter les villes où les discounters sont très présents. « Le marché se clive. Les pharmacies bien placées vont progresser, les autres auront plus de mal », avance-t-on chez Pharmétudes. Les représentants de la profession tablent sur un essor démographique, le plus important de France, qui devrait compenser les baisses de marge et autres manque à gagner.
- L’IA au service des pharmaciens : un levier contre la fraude aux ordonnances ?
- « Non, monsieur Leclerc, les pharmaciens ne sont pas des nuls ! »
- [VIDÉO] Médicaments : on vous livre cette idée…
- Sante.fr : l’outil de référence pour faire connaître ses services aux patients
- Campagnes publicitaires de médicaments OTC et des produits de parapharmacie
- Gilenya (fingolimod) : quelles conditions de délivrance ?
- Dispensation à l’unité : chassez-la par la porte, elle revient par la fenêtre
- Quelles populations sont actuellement à risque de développer un scorbut ?
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin