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Aller au-delà de l’objectif de 75 % de substitution
Annie Payatos, Cavaillon (Vaucluse)
Je ne suis pas opposée à ce que l’objectif soit augmenté de 1 ou 2 points dans le but de redresser les comptes. La généralisation du principe « tiers payant contre générique » serait un moyen très efficace pour atteindre le nouvel objectif, mais elle n’est pas sans risque sur nos remises qui pourraient disparaître, puisque le pharmacien ne jouerait plus un rôle actif dans la substitution. Ce serait injuste car notre travail sur le générique est toujours un parcours du combattant. Il arrive encore que des patients me jettent des boîtes de génériques à
la figure en me réclamant le « vrai médicament ». Il y a de plus une certaine lassitude à répéter les mêmes leitmotive depuis des années et à être sous la pression permanente des caisses.
Agnès Paytra, Etampes (Essonne)
La mesure « tiers payant contre générique » a eu des effets productifs dans l’Essonne. Sa généralisation aiderait à la réalisation de l’objectif national de substitution si celui-ci venait à être modifié à la hausse. Puis-je faire plus, alors que je suis à près de 80 % de substitution ? Je ne suis plus très loin du maximum de mes possibilités. Accroître notre effort, c’est toujours mieux qu’une ponction sur notre économie, via des baisses de prix et des déremboursements. Les médecins nous faciliteraient la tâche s’ils jouaient le jeu. Pour l’instant, c’est toujours le contraire ici. Certains d’entre eux n’hésitent pas à dire aux patients que les génériques sont moins efficaces que les princeps, il y en a même un qui a osé prétendre que les génériques de l’amoxicilline ne devaient pas être administrés aux femmes enceintes !
Jean-Marie Bund, Floing (Ardennes)
Une rallonge sur la substitution ? Oui, à condition que tout le monde aille dans le même sens. Les CPAM doivent relancer par courrier les patients réfractaires et les médecins doivent prescrire en DC au lieu d’être des freins. Je suis prêt à consentir de nouveaux efforts pour substituer des molécules peu évidentes comme le valproate de sodium ou la carbamazépine. Je ne suis pas favorable au « tout-générique ». Le pharmacien doit pouvoir conserver en toute circonstance une alternative et décider du maintien du princeps dans l’intérêt du malade. Enfin, pousser toujours plus le générique pourrait un jour se retourner contre la profession si elle ne se pose pas la question de savoir où elle va. A des niveaux extrêmes de substitution, les pouvoirs publics ne jugeront plus utile de maintenir un système incitatif.
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