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De l’influence de la visite médicale sur les prescriptions

Publié le 1 septembre 2007
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Une étude menée sur cinq classes thérapeutiques révèle – s’il en était besoin – des liens étroits entre la promotion des laboratoires et la prescription des médecins.

Quel impact les visiteurs médicaux ont-ils eu entre 2002 et 2006 sur la prescription de médicaments ? François Pesty, consultant à l’origine du projet « PUPPEM » (« Pour une prescription plus efficiente du médicament »), donne la réponse : les habitudes de prescription des médecins libéraux restent fortement influencées par la promotion des laboratoires. Son étude, qui s’appuie sur les données de « Médic’AM 2006 » publiées par la CNAMTS, montre des différences importantes quant à l’évolution de la prescription (nombre d’unités remboursées et montants remboursés) entre les médicaments « promus » et les autres. Ainsi, l’augmentation est ni plus ni moins de 96,2 % pour les statines et hypolipémiants promus (- 1,1 % pour les non-promus) et de 85,7 % pour les inhibiteurs de la pompe à protons et les antiulcéreux présentés dans les cabinets (contre – 9,7 % sinon).

Un impact sur les remboursements

Si pour les antibiotiques traitant les infections respiratoires hautes et basses non promus la baisse est avérée (- 24,4 %), elle est beaucoup plus modeste (- 2,3 %) pour ceux faisant l’objet d’une campagne de présentation. On assiste même à des bonds de 168,2 % pour les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les sartans (versus – 30,3 %), et de 126,9 % pour les antiagrégants plaquettaires (+ 18 %) !

Cela influe naturellement sur les remboursements. Pour la période concernée, le nombre de boîtes remboursées pour les antihypertenseurs promus est passé de 25 à 42 millions, alors même que les produits non promus chutaient de 15 à 11 millions.

Les unités remboursées de statines et d’hypolipémiants promus sont passées de 10 millions à près de 20 millions. « L’évolution des habitudes de prescription reste dominée essentiellement par la promotion des laboratoires pharmaceutiques et les baisses de prix n’ont strictement aucun impact sur les comportements », conclut l’auteur.

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