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Le Président, le libéral et le rentier

Publié le 8 septembre 2007
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Libéral : 1. Qui appartient au libéralisme économique ou politique, qui en est partisan. 2. Profession libérale, de caractère intellectuel que l’on exerce librement ou sous le seul contrôle d’une organisation professionnelle. De ces deux définitions du Petit Robert, sans doute Nicolas Sarkozy ne connaît-il que la première. Ou bien pense-t-il, au vu du soutien très majoritaire des pharmaciens à son égard lors de la présidentielle, qu’ils partagent massivement ses idées libérales, au point de souhaiter les voir appliquer à eux-mêmes, professionnels… libéraux. A savoir la libre entreprise, la liberté d’installation, la dérégulation, que le meilleur gagne, et vae victis !

Mais avant de déréguler le secteur des taxis, des avoués, des notaires, des pharmacies, le Président doit d’abord dénoncer les « rentes de situation ». Thème presque aussi porteur qu’un couplet anti-fonctionnaires. De quoi parle-t-on ? De revenus ? Du monopole ? Du quorum ? Certes, la pharmacie bénéficie d’une clientèle captive. Et après ? Ceci est largement lié à notre système de prise en charge universel. Alors allons-y, réinventons les drugstores et consacrons 14 % du PIB à la santé tout en laissant 15 % de la population sur le carreau, comme chez les amis (et modèles) américains de Nicolas.

En tout cas, pour maladroite qu’elle soit, cette sortie de notre très populaire leader laisse mal augurer de la défense de la profession face à Bruxelles. Idem pour la modification de la loi de répartition, sur laquelle travaille l’Ordre. D’ici à ce qu’un libéral convaincu n’y voit qu’une mesure anti-concurrentielle… Monsieur le Président pense-t-il que la concurrence n’existe pas entre pharmacies ? Là il y aurait de quoi rire.

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