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« J’aime mon collaborateur »

Publié le 6 octobre 2007
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L’un ou l’une à la gestion, l’autre au comptoir. L’officine serait-elle un lieu d’épanouissement pour le couple, même quand l’un des conjoints n’est pas tombé dedans étant petit ? Il semblerait, vu le nombre de pharmaciens embauchant leur chéri(e) non diplômé(e) ! Et ces derniers franchissent le pas, quitte à abandonner leur job et à retourner parfois sur les bancs de l’école. Portraits.

Déols (Indre)

Depuis cinq ans, les époux Rabier tiennent une pharmacie à Déols, en périphérie de Châteauroux (9 salariés). Mais ce duo fonctionne depuis 1990 quand Sophie a racheté sa première officine en Haute-Normandie. « A cette époque, explique-t-elle, Thierry travaillait dans une grande entreprise de BTP, nous n’avions pas les mêmes horaires ni les mêmes rythmes, cela compliquait notre vie familiale. » Thierry, diplômé d’études économiques et comptables, a alors décidé d’abandonner son emploi pour l’officine. Dès le départ, le partage des tâches a été établi : « Chacun à sa place, insiste-t-il, je me suis toujours interdit de vendre le moindre médicament, même pour des dépannages. D’ailleurs, je n’en ai pas le goût, alors que je sais gérer une entreprise ».

Gestionnaire, Thierry mettra en place des procédures pour piloter la PME. « Certains pharmaciens sont seuls, je ne sais pas comment ils font, s’interroge Sophie. Il faudrait tout connaître, c’est impossible pour une seule personne car notre métier est devenu extrêmement compliqué, réglementé, technique. »

Un système économique

Evidemment, alors que certains jeunes installés peuvent s’appuyer sur le salaire de leur conjoint, l’organisation Rabier suppose moins de souplesse financière. Moins de sécurité aussi dans la mesure où Thierry, avec son statut de conjoint collaborateur, est l’ayant droit de Sophie pour la Sécurité sociale. Un tel système est donc d’abord viable pour les officines en développement, entre 1,8 et 2 millions, estime Thierry, même si l’intervention du conjoint gestionnaire permet aussi des gains de sous-traitance ou des économies grâce à une gestion plus fine. Ce système a aussi permis de dégager du temps, notamment pour créer le groupement Pharma Référence en 1991 aux côtés de Lucien Bennatan et de trois autres pharmaciens. La Pharmacie Rabier est d’ailleurs toujours la tête de pont de PHR dans le sud de la région en qualité de pharmacien relais. « Cette façon de travailler est aussi un plus pour notre vie familiale et nos trois enfants », conclut Sophie.

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