« Dans Le Moniteur, nous ne lisons pas les mêmes pages. »

Château-Gontier (Mayenne)

Cette aventure à deux, Marie-Agnès et Philippe Canet l’ont démarrée en mars 2006 avec la reprise d’une officine de 200 m2 au centre-ville de Château-Gontier. Dans une précédente vie, lui travaillait dans la gestion, le commercial et la finance (Castorama, CCF, Deutsche Bank, ABN AMRO…). Elle, en officine pendant huit ans. Puis quatorze autres dans la recherche industrielle pour un laboratoire américain.

« A l’approche de la cinquantaine, nous avons analysé les points forts et les faiblesses de nos expériences. Nous nous sommes demandés comment travailler dans notre propre entreprise », explique Philippe Canet. Ensemble. Mais chacun a sa place. Sans surprise : elle, à la santé, lui, aux finances. Philippe a négocié les plans de financement avec les banquiers et répond aux appels d’offres. Marie-Agnès s’est accaparé les achats et le merchandising. Et quand le stock est un peu trop lourd, Philippe intervient.

Chaque métier a ses règles, son vocabulaire, ses références. « Dès lors, on n’empiète pas sur le territoire de l’autre, explique Philippe. Pour ma part, je n’ai rien à faire derrière le comptoir. J’y serai même dangereux pour les clients. Même en cas de coup de bourre, je n’y vais pas ! »

Brainstorming au déjeuner

Des inconvénients ? Ni l’un ni l’autre n’en trouve. « On travaille en confiance et on peut être très réactif. Les décisions stratégiques peuvent se prendre pendant le repas de midi… », apprécie Marie-Agnès. La première d’entre elles fut de scinder l’activité officinale et la location de matériel en deux sociétés, dont chacun a la responsabilité.« Pour les recrutements, on reçoit les candidats à deux. La décision est conjointe. En général, nous sommes assez d’accord sur le profil que nous recherchons », observe la pharmacienne. Grâce à leur nouvel environnement de travail, tous deux se reconnaissent une meilleure qualité de vie. « La vie dans les grands groupes devient de plus en plus agressive, déplore Philippe. Aujourd’hui, seul notre écran d’ordinateur nous sépare. Et peut-être, aussi, la lecture du Moniteur dont nous ne lisons pas les mêmes pages ! »