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Comme Avant

Publié le 1 septembre 2023
Par Carole De Landtsheer
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Sur le marché de la cosmétique solide, la marque Comme Avant s’est taillé une place de choix. Son ADN : une fabrication artisanale, à l’ancienne, avec un nombre limité d’ingrédients, triés sur le volet.

L’histoire de Comme Avant démarre lorsque ses cofondateurs, Sophie Lauret et Nil Parra, décident de fabriquer un savon bio à l’huile d’olive pour leur fils à la peau fragile. Ayant trouvé la bonne recette, ils sont poussés par leur entourage, pour se lancer dans l’entrepreneuriat et créent leur boutique en ligne de cosmétiques solides en 2017. Ils commercialisent au départ cinq références, fabriquées dans leur premier local, situé au Panier, un quartier pittoresque de Marseille (Bouches-du-Rhône) : le fameux savon de Castille à base d’huile d’olive (l’ancêtre du savon de Marseille), un shampoing, un déodorant, un dentifrice et une crème hydratante pour les peaux normales.

Une success-story.

Le succès rencontré par la marque a conduit ses fondateurs à changer de lieu de production fin 2020, pour s’établir dans un espace de 1 200 m2 aux Pennes-Mirabeau, à une quinzaine de kilomètres de Marseille. Une petite entreprise à taille humaine et à l’ambiance familiale qui emploie aujourd’hui 56 personnes. Désormais, Comme Avant comptabilise douze types de cosmétiques solides, soit une trentaine de références, parmi lesquelles les récentes crèmes solaires et les répulsifs antimoustiques, moins habituels sur ce marché, cartonnent. Sont également vendus des produits ménagers et des vêtements durables. « La philosophie de Comme Avant se résume en deux mots : moins et mieux », souligne Nil Parra. Tous les produits, emballés dans du carton, affichent des compositions courtes, sans colorant ni conservateur, et sont certifiés Bio Cosmos Organic, Slow Cosmétique et Vegan. Ils sont vendus en ligne, dans trois magasins en propre (Marseille, Paris et Toulouse), dans des épiceries bio et dans 300 pharmacies. « Notre objectif est de développer notre distribution dans les magasins physiques pour que nos clients puissent trouver les produits près de chez eux », indique Sophie Lauret. En 2023, l’entreprise connaît une forte croissance et envisage d’atteindre un chiffre d’affaires (CA) de 8 millions d’euros, contre 5 millions en 2022.

100 % fait main.

Le nouveau site de production est une zone blanche qui se répartit en six salles. Chacune d’elles est dédiée à la fabrication d’un seul type de produits : le savon à l’huile d’olive, les produits qui ont une texture crème (crème solide, déodorant et démaquillant), les shampoings, la protection solaire, les copeaux (où sont râpés et conditionnés les copeaux de savon) et la poudre vaisselle. Tout y est fabriqué à la main. Trois à cinq personnes travaillent ensemble dans chaque unité. Chaque jour, ils produisent entre 100 et 300 produits par ordre de fabrication – sachant que chaque unité compte entre trois et cinq ordres de fabrication par jour.

Une tambouille bien huilée.

Ce travail ressemble un peu à de la cuisine : « Nous suivons une recette notée dans l’ordre de fabrication et nous utilisons entre autres de grosses marmites ou des machines à brasser la bière pour mélanger les différents ingrédients », explique Nil Parra. Pour les shampoings, par exemple, la première étape consiste à chauffer, pendant une vingtaine de minutes, une cire et un tensioactif, auxquels sont ajoutés ensuite une huile ou un beurre végétal. « La température de cuisson est alors baissée au maximum pour garder les propriétés des huiles », indique-t-il. À titre d’illustration, le shampoing à l’huile de noisette (pour les cheveux normaux) est composé de cire de tournesol, d’huile de noisette et de sodium cocoyl glutamate, un tensioactif issu de la noix de coco. Le mélange obtenu, brassé avec une sorte de gros mixeur, est ensuite refroidi et coulé dans un moule en inox. Il sèche environ deux heures avant d’être démoulé et découpé en forme de barres d’une trentaine de centimètres. Le même processus est utilisé pour fabriquer les crèmes hydratantes. Seul le savon à l’huile d’olive (et ses déclinaisons enrichies à l’huile de bourrache ou à l’huile de baies de laurier) est fabriqué selon la technique de la saponification à froid, pour ne pas modifier ses propriétés. Cela consiste à mélanger, à l’aide de robots mixeurs, l’huile d’olive et de la lessive de soude dans une cuve de 300 litres. La texture est ensuite coulée dans un moule. Le surgras (l’excès de glycérine ou d’huile) est conservé, rendant le produit plus agréable à utiliser et plus nourrissant. Le temps du séchage est alors de deux à trois semaines.

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S’améliorer encore et encore.

Le choix des ingrédients est ici central, comme, par exemple, l’oxyde de zinc, le filtre minéral retenu pour la protection solaire en SPF 30 et 50 (avec ou sans parfum), l’huile de millepertuis, réputée pour ses propriétés assainissantes, présente dans la composition du soin lavant intime, ou encore l’actif dérivé de la citronnelle pour le répulsif antimoustique. « Dès que c’est possible, nous améliorons les produits, et quand une nouvelle version vient remplacer la précédente, celle-ci est notifiée sur le packaging », ajoute Nil Parra. Version 2, version 3, etc.

100 000

C’est le nombre de savons produits par an.

70 %

C’est le pourcentage du chiffre d’affaires généré par le site marchand comme-avant.bio.