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Urgo n’attend pas le libre accès
Avec sa nouvelle gamme respiratoire au statut de dispositif médical, Urgo franchit le comptoir. Un préambule au libre accès de l’automédication.
Et si les laboratoires Urgo étaient les pionniers du libre accès ? Alors que le ministère de la Santé vient d’acter le passage de l’automédication devant le comptoir, Humex Reflex, sa nouvelle gamme, est déjà en libre-service dans les officines. La raison en est simple : contrairement aux références de la gamme Humex, pourvues d’un AMM, les huit nouveaux produits Reflex, destinés à lutter contre les premiers symptômes des voies respiratoires, bénéficient du statut de dispositif médical et peuvent, par conséquent, être directement à la portée des consommateurs. Au même titre que les crèmes antirides, les compléments alimentaires ou les dentifrices.
Confusion des genres
« La gamme Humex Reflex n’est pas un médicament car elle ne contient pas de principes actifs, explique Pierre Moustial, directeur général d’Urgo. Elle inactive le virus grâce à un effet mécanique, lié au pH acide de ses composants. » Et donc n’est pas soumise à une AMM par les autorités. Pour défendre Humex Reflex, Pierre Moustial met en avant un argument santé. « Lors d’un sondage Ipsos, nous avons constaté que 40 % des personnes n’allaient pas voir leur pharmacien dès l’apparition des premiers signes de syndrome grippal. Or la moitié d’entre elles était prête à se soigner si des produits contre le rhume étaient en libre accès. »
En tout cas, la gamme Reflex arrive à point nommé, au beau milieu du débat sur le passage en OTC des produits d’automédication. Un amalgame entre ces produits sans AMM et les médicaments qui pourraient bientôt être proposés devant le comptoir est donc possible. « Urgo a devancé le mouvement », analyse Lucien Bennatan, président du groupement Pharma Référence.
Les pharmaciens ont-ils du souci à se faire? Pierre Moustial s’efforce de les rassurer. « Nous n’irons jamais distribuer la gamme Humex Reflex en parapharmacie », martèle-t-il. Pour autant, il ne semble pas convaincre. Jean Parrot, président de l’Ordre, s’est insurgé publiquement contre la gamme Humex Reflex. « Le malade va se retrouver dans un maquis de médicaments et de non-médicaments portant le même nom – ou une partie du nom – destinés à traiter ou à prévenir son affection ou ses symptômes », affirmait-il dans un édito du Bulletin de l’Ordre. De même, le président de l’UNPF Claude Japhet craint la confusion chez les patients, ajoutant que la gamme Humex Reflex « vient perturber le dialogue » avec les pharmaciens.
L’inquiétude d’une partie de la profession pourra-t-elle trouver écho chez les pharmaciens? Pas sûr. Commercialisée depuis le 15 octobre, la gamme Humex Reflex est déjà en libre accès dans 4 000 officines. « 9 000 d’ici la fin de l’année », espère Pierre Moustial, qui table sur un CA de 5 millions d’euros d’ici deux ans avec Humex Reflex.
Humex Reflex
Huit références constituent la gamme Humex Reflex (un baume, un inhalateur, une huile essentielle pour le nez, des gommes et des pastilles pour la gorge…). Leurs points communs : des formules alliant huiles essentielles (eucalyptus, pin, menthe…) et des extraits de plantes (acacia, guimauve, violette, girofle…). Tous sont des dispositifs médicaux, à l’exception du sirop doté d’un statut de complément alimentaire.
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