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Des propositions inquiétantes concernant la profession fuitent de la commission Attali

Publié le 3 novembre 2007
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La commission Attali s’attaque maintenant aux professions réglementées. S’agissant du sort des pharmaciens, elle ne fait pas dans la dentelle. D’après un document de travail dont le quotidien Les Echos dévoile les principales propositions dans son édition du 25 octobre, la commission Attali prône la liberté d’installation avec des aides incitatives pour les zones les moins couvertes. Dans leurs discussions, les membres de la commission ont suggéré « d’assouplir les conditions de détention des pharmacies » et « d’ouvrir les ordres professionnels aux consommateurs usagers », indiquent Les Echos.

Ces propositions ont fait l’effet d’un pavé jeté dans la mare. Au sein de la commission d’abord. Car les révélations du quotidien économique sont issues d’un document interne, pas vraiment destiné à être rendu public. « Ce ne sont que des propositions intermédiaires. Le débat reste encore ouvert, jusqu’à la remise du rapport final en décembre », précise Christian de Boissieu, l’un des membres de la commission. Pour le moment, le groupe d’experts consulte les représentants des officinaux.

Favoriser la croissance sans perdre le monopole

Consulté par le groupe d’experts, Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO, s’est déclaré « prêt à jouer le jeu de la croissance, mais sans renoncer au monopole », se disant « en faveur de la libération des conditions commerciales dans les officines ». Jean-Pierre Lamothe, vice-président de la FSPF, également consulté, s’étonne de cette volonté soudaine de déréglementation. « Nous avons réussi à constituer un excellent réseau de proximité, et le secteur officinal est l’un des rares à être restés dynamiques ».

Même si ce ne sont encore que des propositions, celles-ci suscitent de réelles inquiétudes. « Si elles figurent dans la rapport final, cette commission sera complètement disqualifiée, à nos yeux, pour traiter d’un sujet aussi grave que la santé publique. Et nous nous chargerons de le faire savoir », assure le vice-président de la FSPF. Réponse dans quelques semaines.

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