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Question d’interprétation

Publié le 17 mai 2014
Par Laurent Lefort
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« Aujourd’hui, on constate qu’aucune désaffection vis-à-vis de la contraception n’a été observée en France », rassure Marisol Touraine dans un communiqué diffusé le 13 mai à l’occasion de la présentation de l’enquête Fécond. Question d’interprétation.

Initiée en 2010, l’enquête Fécond a été reconduite en 2013 afin d’analyser l’impact de la crise médiatique de la pilule sur les pratiques et les représentations de la contraception. Les résultats montrent que seulement 3 % des femmes concernées par la contraception n’en utilisent aucune en 2013. Ce n’est pas plus qu’en 2010, donc la ministre a raison. D’un point de vue général seulement. Car près d’une femme sur cinq déclare avoir changé de méthode depuis les remous médiatiques autour des pilules. Vous avez bien lu : « changé de méthode ».

Les transferts vers les pilules de deuxième génération ont été « de très faible ampleur », de l’aveu même des auteurs de l’étude. La controverse sur les pilules de troisième et quatrième générations a donc bien provoqué des dommages plus importants qu’il n’y paraît. Dont celui d’avoir recours à des méthodes beaucoup moins efficaces, comme l’abstinence périodique ou le retrait. Et ce sont les femmes appartenant aux catégories sociales les plus précaires qui se tournent majoritairement vers ces méthodes aussi naturelles qu’aléatoires. Mais gratuites. Une gratuité qui peut se payer cher.

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