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- La guimauve
Qu’est-ce que c’est ?
• Plante herbacée vivace par sa racine épaisse, la guimauve (Althaea officinalis L, Malvaceae) est spontanée en Europe sur sols humides. Sa tige pubescente peut atteindre 1,50 m de haut. Elle porte des feuilles alternes, ovales et lobées, de couleur vert blanchâtre, épaisses, d’aspect velouté. Les fleurs blanches à rosées à 5 pétales s’épanouissent à l’aisselle des feuilles.
• La phytothérapie utilise la racine récoltée en automne sur des plants de 2 ans d’âge (Pharmacopée européenne), les feuilles (Pharmacopée européenne) et les fleurs encore en bouton (Pharmacopée française), récoltées avant la floraison.
Quelle est son utilisation ?
Toutes les parties de la guimauve contiennent du mucilage : en quantité plus abondante dans la racine (5 à 11,6 et parfois 20 %) puis dans les feuilles (6 à 10 %). Racines, feuilles et fleurs contiennent aussi des polyphénols (flavonoïdes, coumarines). Seule la racine contient des tanins (25 à 35 %).
Quelle est sa composition ?
Racine, feuille et fleur sont traditionnellement utilisées :
– par voie orale : comme laxatif de lest en cas de constipation, dans les toux sèches bénignes occasionnelles, pour calmer les douleurs abdominales d’origine digestive.
– en application locale : en gargarisme pour soulager les maux de gorge, comme trophique protecteur (crevasses, gerçures) et adoucissant.
Quel est son mode d’action ?
• Les mucilages sont des polysaccharides doués de propriétés émollientes et adoucissantes. Solubles dans l’eau, ils gonflent et donnent des solutions plus ou moins visqueuses ; bue lentement cette solution adhère à la muqueuse pharyngée qu’elle recouvre et protège des irritations locales, calmant ainsi la toux sèche.
• Non digestibles et peu fermentescibles, ces mucilages absorbent de l’eau dans le côlon pour donner un gel qui hydrate et augmente le volume du bol fécal et facilite l’exonération.
• Les travaux pharmacologiques sur la racine montrent également un effet immunomodulateur et antimicrobien, en particulier sur les bactéries responsables de parodontites. L’effet anti-inflammatoire est attribué à la fois au mucilage et à un flavonoïde.
Quelle est sa posologie ?
• Racine, toux sèche :
– adulte et adolescent : 0,5 à 3 g par prise, en macération à froid ou tiède (40 °C) de 30 min avec agitation dans 150 ml d’eau, plusieurs fois par jour sans dépasser 15 g de racine ;
– enfant : 0,5 à 1 g (de 3 à 6 ans) ou 0,5 à 1,5 g (6 à 12 ans) par prise en macérat, 3 fois par jour.
Le macérat doit être bu immédiatement. Le fait de ne pas utiliser d’eau bouillante évite l’extraction des tanins parfois mal supportés par l’estomac. Limiter le traitement à 1 semaine.
• Racine, douleurs abdominales d’origine digestive : enfant à partir de 12 ans et adulte, 3 à 5 g par prise en macération, 3 fois par jour. Si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines, une consultation médicale s’impose.
• En gargarisme et en application sur des compresses, la racine est utilisée en décocté de 15 min à 10 g/l.
• Feuilles et fleurs s‘emploient en infusion de 10 min à 15 g/l, 500 ml à 1 litre par jour.
Quels sont ses inconvénients ?
• Elle est déconseillée en cas de grossesse et allaitement, faute de données suffisantes.
• En France, elle est indiquée comme laxatif de lest et donc contre-indiquée en cas de syndrome occlusif, de douleurs abdominales de cause indéterminée ou de fécalome. Sa prescription doit être prudente en cas de mégacôlon et chez les sujets alités (risque de fécalome). Elle peut entraîner du météorisme abdominal.
L’ESSENTIEL A RETENIR
• La guimauve (racine, feuille, fleur) est utilisée pour calmer les toux sèches, les douleurs abdominales d’origine digestive et comme laxatif de lest. En gargarisme, elle calme les maux de gorge.
• Elle est déconseillée en cas de grossesse et d’allaitement, chez l’enfant de moins de 12 ans (toux sèche : moins de 3 ans), en cas de syndrome occlusif, de fécalome ou de douleurs abdominales d’origine indéterminée. Elle s’emploie avec prudence chez les sujets alités.
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