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S’égosiller

Publié le 9 septembre 2023
Par Laurent Lefort
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Depuis que la Première ministre a annoncé vouloir attribuer aux pharmaciens d’officine la possibilité de prescrire et de délivrer des antibiotiques aux patients souffrant d’une angine bactérienne ou d’une cystite en cas de résultat positif à un test rapide d’orientation diagnostique, le sujet n’a pas laissé sans voix les prescripteurs historiques. Dont certains se sentent déjà déposséder de leur savoir-faire, vivant de facto la mesure comme un transfert de compétence plus que de tâches. Pourtant, comme l’ont souligné l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), l’Ordre des pharmaciens, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) dans un communiqué commun publié le 6 septembre, la mesure est nécessaire. Propos auquel nous souscrivons totalement, quel que soit l’angle d’approche : la possibilité de prescrire palliera l’absence de prescripteur le soir tard ou le week-end, évitera ainsi à certains patients d’emboliser les services d’urgence hospitaliers, n’aura pas de mal à se montrer plus pertinente qu’un diagnostic à distance via un outil de téléconsultation, palliera le risque d’utilisation inappropriée des antibiotiques… Et le but pour la profession n’est pas de faire commerce d’une telle mission pouvant nécessiter quelques investissements « architecturaux » dans l’officine et dont la rentabilité économique reste par ailleurs à démontrer. Si, parmi les réticences et objections non exprimées, certaines étaient du même acabit, inutile de s’égosiller.

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