Gardes de nuit et astreintes : mieux rémunérées en pharmacie aussi ?

La branche Pharmacies d’officine de Force Ouvrière se refuse pour l’instant d’aborder la question de la rémunération pour les heures de garde. « C’est vrai que l’annonce du gouvernement est susceptible de nous donner des idées, reconnaît Olivier Clarhaut, son secrétaire fédéral. Mais nous allons ouvrir mardi 19 septembre une sous-commission de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI), qui portera sur les négociations relatives à la refonte de la grille de classification des métiers. Nous estimons donc qu’il vaut mieux, pour l’instant, se concentrer sur ce chantier qui est à nos yeux prioritaire si l’on veut redonner de l’attractivité aux métiers de la pharmacie d’officine, et essayer de négocier des avancées significatives pour ses salariés. » Cette décision a aussi été motivée par le fait que le syndicat ne croit pas aux chances d’obtenir satisfaction. « Il est probable que les chambres patronales bottent en touche car elles ne souhaiteront pas mener de front deux chantiers à la fois, souligne Olivier Clarhaut. De plus, nous avions déjà tenté de revaloriser les gardes il y a quelques années, et nous avions obtenu une fin de non-recevoir. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’ Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) nous ayant indiqué que ce n’était pas une priorité. »
 

Indemnisation des astreintes : des propositions bientôt sur la table

A l’inverse, la branche santé libérale de la CFDT santé-sociaux a décidé d’inscrire le sujet à l’agenda de la prochaine CPPNI dans le cadre des négociations qui vont débuter sur la pénibilité au travail. « Après avoir fait un état des lieux dans toutes les professions de santé, nous proposerons des évolutions pour la branche de la pharmacie d’officine. A titre d’exemple, dans les laboratoires d’analyses médicales, au regard des besoins d’effectif, l’indemnité de travail de nuit atteint souvent 200 % du salaire, bien au-delà de ce que prévoit la convention collective. A l’officine, le système indemnitaire des astreintes dépend du jour, de l’heure, du volet ouvert ou fermé… Le dispositif est totalement incompréhensible », confie Stevan Jovanovic, son secrétaire fédéral. Lors de la prochaine CPPNI, prévue le 16 octobre 2023, le syndicat soumettra des propositions qui, pour l’heure, ne sont toujours pas finalisées.