Un menu équilibré

Cécilia Mattéi n’est pas du genre à baisser les bras. Elle ne trouve pas de boulot avec son BTS de diététique ? Elle change de voie ! Aujourd’hui en BP1, cette jeune Vauclusienne compte sur sa future double compétence pour séduire les employeurs.

Des arguments bien pesés

Le premier métier que Cécilia avait choisi est axé sur le relationnel et le conseil. C’était sans compter sur les difficultés d’une jeune diplômée. «  Originaire d’Avignon, j’ai postulé jusqu’à Lille, mais les offres étaient réservées aux diététiciens expérimentés ». Cette férue de sport comprend que « pour se démarquer en tant que jeune diplômé, il faut avoir une double compétence ». À la chambre de commerce et d’industrie d’Avignon, où elle s’est formée, le cursus Brevet professionnel de préparateur en pharmacie l’intrigue, tandis qu’une idée mûrit. Conseils en diététique et en médicaments pourraient aller de pair. Elle se renseigne auprès des professeurs et liste les points clés : « Le conseil en diététique, dans l’air du temps, serait utile à l’officine auprès de patients dénutris ou souhaitant perdre du poids », « rares sont les pharmacies à recruter un diététicien car elles préfèrent des employés polyvalents », mais « un préparateur spécialisé est un atout pour se démarquer de la concurrence ». Cécilia fait donc du BP son nouveau cheval de bataille.

Une bouchée après l’autre

Il reste à trouver un maître d’apprentissage. La diet’ fait valoir ses atouts. «  La titulaire m’a clairement demandé si j’étais à l’aise avec les matières scientifiques. Or, en BTS diététique, ces enseignements sont beaucoup plus poussés qu’en BP et les cours de biochimie équivalent ceux d’une première année de médecine. Ces bases solides peuvent m’aider à mieux appréhender l’effet des médicaments sur l’anatomie ». Ses arguments séduisent, Cécilia est embauchée. Depuis septembre 2013, elle découvre un métier et un relationnel enrichissants : «  Le contact est moins poussé qu’à l’hôpital, où le patient s’ouvre plus et où l’on suit jour après jour son évolution, mais ici la plupart de nos clients sont âgés et les ordonnances, propices au conseil ». Elle entend parfois des erreurs sur la nutrition sans oser intervenir, car «  débarquer dans la conversation pour contredire le client serait délicat ». L’équipe n’a pas encore le réflexe de se tourner vers elle quand une question de diététique se présente, mais Cécilia conseille avec plaisir lorsque l’un veut perdre des kilos ou améliorer son alimentation.

Du poids en prévision

La future préparatrice se voit bien développer un conseil personnalisé en nutrition, voire des consultations spécifiques. «  Certains consommateurs de protéines se retrouvent dans des situations d’insuffisance rénale car ils n’ont pas suivi les indications ou les bons conseils ». Un nouvel avenir s’ouvre à elle, avec une rémunération jugée « satisfaisante » : «  Le salaire de préparateur doit respecter la grille conventionnelle alors que les diététiciens sont souvent payés au Smic à l’hôpital. C’est mieux en libéral, encore faut-il se constituer une clientèle. Dans ma région, les trois quarts n’y arrivent pas ». Cécilia espère faire valoir son diplôme de diététique à l’officine une fois le BP dans la poche : «  Un préparateur spécialisé bénéficie d’un meilleur atout pour négocier son salaire ». Et les clients, d’un meilleur conseil pour bien manger.

Boris Deguirard

Âge : 23 ans.

Formation : BTS diététique, BP en cours (1^re année).

Lieu d’exercice : Avignon (84).

Ce qui le motive : l’envie de réussir.

Si vous étiez titulaire ?

J’aurais des principes assez stricts, mais j’accorderais ma confiance à mon équipe à partir du moment où je la sens fiable et professionnelle.

Si vous étiez un client ?

J’écouterais volontiers les conseils et les argumentaires de vente, à l’affût de la moindre information, et je ferais facilement confiance aux professionnels.

Si vous étiez un médicament ?

Un tranquillisant qui calme et rassure.