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Chassé-croisé

Publié le 5 juillet 2014
Par Francois Pouzaud
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Pour le rayon vétérinaire, l’année 2013 a été pénalisée par des conditions climatiques défavorables au développement des parasites. D’autant que le segment de la dermatologie animale compte pour la moitié des ventes. Il comprend cependant les antiparasitaires externes, sur lesquels s’exerce une forte concurrence entre laboratoires.

Le bon score du marché vétérinaire en 2012 (+ 6 % en valeur, + 4,4 % en volume) est totalement effacé. L’année 2013 se retrouve au niveau de 2011. Comme chaque année, c’est le rayon dermatologie, incluant les antiparasitaires externes (APE), qui dicte la tendance: il représente près de la moitié des ventes en valeur. L’an dernier, les APE ont été victimes de conditions météorologiques très capricieuses, peu propices au développement des puces et des tiques. Le début de saison a été catastrophique, la pluie et le froid s’étant invités tout au long du printemps. Les ventes d’APE n’ont véritablement démarré qu’en juillet et la seconde vague de ventes a eu lieu après août. Au final, les produits de dermatologie enregistrent une baisse de 2,8 % en valeur et de 3,2 % en volume. Dans le détail, les insecticides perdent 2,2 % en chiffre d’affaires et 2,2 % en unités. Les produits destinés à traiter l’environnement reculent de 13,8 % en CA et de 12,7 % en unités.

A l’exception des produits diététiques, qui progressent de 4,5 % en valeur et 5,4 % en volume, tous les segments sont orientés à la baisse. Mais les compléments alimentaires pour animaux pèsent peu en officine (1,4 % de part de marché). Mis à part les anti-infectieux (- 2,36 % en valeur), les chutes observées sont partout plus fortes que pour les APE. Ces derniers sont donc relativement épargnés, notamment par rapport au deuxième segment du marché, les vermifuges (15 % de part de marché), qui régresse de 8,5 % en valeur et de 4 % en volume. A l’intérieur des antiparasitaires internes (API), les vermifuges polyvalents s’en sortent un peu moins mal en volume (- 4 %) que ceux plus spécifiques des vers ronds (- 8 %) et des vers plats (- 102 %). Les produits des organes des sens (yeux, oreilles) qui, en taille, arrivent en troisième position (avec 2,83 millions d’euros en PFHT), souffrent tout autant. Ils marquent un recul de 5,4 % en valeur et de 4,7 % en volume.

Suite à la suppression de l’exonération pour les pilules à base d’acétate de médroxyprogestérone et d’acétate de mégestrol, les ventes de produits contraceptifs continuent de dégringoler. Après un cinglant recul de 10,5 % en valeur et 9,7 % en volume en 2012, elles enchaînent avec une seconde baisse consécutive en 2013, de 5,9 % en valeur et 5,4 % en volume.

Trois autres segments ne sont pas mieux lotis: les sédatifs et tranquillisants (- 6,9 % en valeur et – 8,3 % en volume), les produits de l’appareil digestif (- 7,2 % en valeur et – 10,4 % en volume) et les antilaiteux (- 11,8 % en valeur et – 12,3% en volume).

L’APE subit la concurrence des prix

A une mauvaise saison climatique s’ajoute un durcissement de la concurrence sur les prix entre les APE. Nathalie Lévy, responsable marketing de la gamme Frontline, déplore cet état de fait. « Le marché en officine a été fortement dévalorisé du fait du transfert des ventes sur des produits à bas prix, comme les génériques du fipronil ou le collier à longue durée d’action. Dans le même temps, les doses d’APE vendues augmentent de 2,7 %. » Frontline continue de convaincre les pharmaciens en recherche de marge sur les APE et conserve sa place de leader sur ce segment avec près de la moitié des parts de marché en valeur. La marque reste forte et très demandée. Merial consacre les investissements nécessaires, notamment en communication TV, radio et sur le point de vente, pour que la cote de Frontline reste intacte auprès des propriétaires de chiens et de chats. « Le taux de notoriété de notre marque est de 88 %. Dans notre dernière étude statistique, 95 % des utilisateurs sont satisfaits de Frontline et 91 % font confiance à la marque », précise Nathalie Lévy.

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Certes, Clément-Thékan vient quelque peu chatouiller cette suprématie. « Fiprokil est devenu le premier insecticide spot-on à base de fipronil devant Frontline », affirme Leila Baptista, responsable de la gamme Clément-Thékan (Omega Pharma France). Ce qui ne semble pas incommoder Nathalie Lévy : « Frontline Spot-On ne représente que 20 % de nos ventes en chiffre d’affaires. Les 80 % restants concernent Frontline Combo, toujours sous brevet, et Frontline Spray, qui souffre peu des transferts de ventes vers les génériques du fait d’un très fort attachement à la marque sur cette présentation. » Pour sa part, Bayer poursuit sa conquête des officines avec des progressions à deux chiffres tirées par ses colliers Seresto et Advantix. Biocanina, partenaire exclusif du circuit officinal, maintient ses ventes d’APE et sa position sur un marché en berne. « Nos ventes en unités progressent en partie grâce à notre collier Biocanipro, actif dix mois sur les puces et huit mois sur les tiques », précise Stephen Martin, chef de gamme Biocanina. Le retour en grâce des colliers s’explique, selon lui, par une demande accrue de produits efficaces et économiques, simples d’emploi et garantissant une bonne observance.

– 6 %

Le marché des produits pour animaux de compagnie recule de 6 % en valeur à 69,37 millions d’euros en prix fabricant hors taxe et de 5 % en volume à 10,09 millions d’unités (source: fabricants).