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De très nombreuses interactions

Publié le 30 août 2014
Par Marjolaine Labertonière
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Un article du Lancet Oncology de juillet détaille les nombreuses interactions pouvant se produire avec les anticancéreux inhibiteurs de tyrosine-kinase (ITK). Cette famille, qui cible le système enzymatique des cellules cancéreuses, est de plus en plus prescrite car elle permet une prise orale en ambulatoire. Une quinzaine de spécialités sont commercialisées en France (Caprelsa, Glivec, Jakavi, Tarceva, Zelboraf, etc.), dont les DCI ont une terminaison en « nib ».

Les interactions peuvent être classées en trois grandes catégories :

– absorption perturbée par baisse de l’acidité gastrique lors d’un traitement par IPP, anti-Hi2 ou antiacide. En favorisant la forme non ionisée et moins soluble des ITK, une augmentation du pH diminue leur biodisponibilité ;

– modification du métabolisme par les inhibiteurs de CYP3A4 (certains antifongiques, pamplemousse) ou par les inducteurs de CYP3A4 comme certains anti-infectieux (rifampicine), l’enzalutamide (Xtandi), certains antiépileptiques mais aussi l’alcool en prise chronique, le tabac, le millepertuis. Les doses doivent être revues à la hausse ou à la baisse de 50 % ;

– induction d’un allongement – rare mais grave – de l’intervalle QT en association avec des médicaments torsadogènes ou avec les inhibiteurs du CYP3A4 qui augmentent les taux sanguins d’ITK. Une attention particulière sera portée aux antiémétiques antagonistes des récepteurs 5HT3 ou sétrons, à la dompéridone, à certains antibiotiques dont les macrolides, certains antidépresseurs et antifongiques…

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D’autres interactions pharmacodynamiques sont possibles. Le pharmacien ne doit pas hésiter à se rapprocher du prescripteur pour en discuter.