Créer un blog

Qu’il s’agisse d’une prolongation des discussions au comptoir ou d’une respiration pour s’en extraire, un blog de pharmacie permet de se positionner sur Internet et de développer sa notoriété. C’est une vitrine vivante du point de vente. A condition de rester dans le cadre de la déontologie professionnelle. « Le blog doit consister en une page d’information sanitaire liée au site Internet de l’officine. A défaut le blog pourrait être considéré non pas comme un prolongement de l’officine mais comme une insertion presse dont les conditions de publication sont excessivement restrictives », prévient Guillaume Fallourd, avocat au barreau de Chartres. Un renvoi vers le site pharmacie de l’officine peut être mis en place dès lors que le site lui-même renvoie au blog.

Trier les infos

Que le blog soit adossé ou non à un site de vente en ligne, le contenu ne doit pas inciter le patient à une consommation abusive de médicaments. Attention à préserver la liberté de son jugement professionnel et à refuser les articles sponsorisés par les laboratoires ! « L’information doit rester impersonnelle. Dès lors qu’une question posée par un patient nécessite une analyse, l’échange doit devenir confidentiel et par conséquent être exclu du blog », souligne Guillaume Fallourd. Autre interdiction, le blog ne doit pas se transformer en forum de discussion. A cet égard, le pharmacien doit s’abstenir de poser un quelconque diagnostic et il doit bien sûr inciter le patient à consulter un praticien qualifié si nécessaire.

Multiplier les canaux

Cédric O’Neill, dirigeant cofondateur de 1001pharmacies, conseille aux pharmaciens d’avoir une démarche qualitative de conseils santé et de multiplier les canaux de distribution afin de rentabiliser le temps investi. Par exemple en « postant sur le blog du contenu qui sera exploité sous forme de fiches à remettre aux patients sur le point de vente ou dans les colis pour les envois de produits commandés en ligne ». Cela présente l’avantage de toucher directement sa clientèle et de soigner son image.

Vulgariser le propos

Reste ensuite à accrocher le lecteur. Jennyfer Coville du blog La pharma dans tous ses états est suivie quotidiennement par 75 à 100 visiteurs. La jeune pharmacienne expatriée à Lisbonne s’emploie à vulgariser l’information médicale et à la rendre accessible au plus grand nombre. « Le ton est léger, mais le fond n’en reste pas moins sérieux. J’actualise constamment mes sources et toutes les informations faisant référence à un médicament émanent d’une autorité sanitaire », précise celle qui consacre 6 heures par semaine à son blog.

Communiquer

Une fois lancé, le blogueur pharmacien doit s’appliquer quelques règles de communication en ligne : être régulier afin que les robots de Google captent et indexent les articles ; associer à chaque billet des mots clés pour être référencé par les moteurs de recherche. Ne pas oublier non plus d’être présent sur les réseaux sociaux LinkedIn, Viadeo ou Facebook pour partager le lien du blog et participer à des groupes de discussions. L’idéal ? Apparaître dans la blogroll (une liste de liens) d’autres blogueurs, ce qui s’appelle sur la Toile un échange de visibilité. Reste à vous lancer !

Ça rapporte combien ?

« L’intérêt économique au regard du temps passé pour écrire un article sur un blog est quasi nul », prévient Cédric O’Neill, cofondateur de 1001pharmacies, qui s’est forgé son avis sur la base de sa propre expérience. Le site 1001pharmacies.fr héberge un blog santé et beauté qui distille des conseils. « Sur le Net, le pourcentage de volatilité est tellement important qu’il rend très difficile la conversion vers de l’achat », constate Cédric O’Neill. A défaut d’un effet levier sur ses ventes, le pharmacien peut miser sur cette vitrine virtuelle pour promouvoir ses conseils et valoriser son expertise.