Hypertension artérielle : moins de la moitié des patients dans les valeurs cibles

Il y a du pain sur la planche, en matière de conseil et d’éducation pour les pharmaciens. Malgré le grand nombre de médicaments antihypertenseurs disponibles sur le marché, les taux de contrôle de la tension artérielle chez les patients recevant un traitement antihypertenseur restent sous-optimaux.

Ainsi en Europe, moins de la moitié des patients hypertendus obtiennent des valeurs de pression artérielle conformes aux recommandations, soit moins de 140/90 mmHg. C’est l’un des enseignements que l’on peut tirer du congrès de cardiologie de l’ESC qui s’est déroulé à Barcelone du 29 août au 3 septembre.

Le contrôle sous-optimal de la pression artérielle est dû à plusieurs facteurs, dont une mauvaise observance des traitements antihypertenseurs. Ce facteur est d’autant plus important qu’il concerne un grand nombre de patients et que ce « manque de rigueur » est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires.  “Chez les patients hypertendus, l’adhérence au traitement chute assez rapidement”, insiste le Pr Michel Burnier, qui exerce au centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne (Suisse). En effet, au cours des 12 premiers mois de traitement, jusqu’à 50 % des patients ne prennent déjà plus leurs médicaments conformément à la prescription établie par le médecin.

L’un des ateliers du congrès s’est également intéressé à l’hypertension résistante, terme désignant les hypertensions difficiles à traiter. Selon les spécialistes présents à Barcelone, la prévalence réelle de l’hypertension résistante semble être beaucoup plus faible que l’on ne croyait. Ainsi, une étude récente sur la dénervation rénale menée en Espagne a constaté que, sur environ 200 patients souffrant apparemment d’une hypertension résistante et soumis à un bilan clinique complet, seulement 15 % étaient réellement résistants au traitement.