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Giotrif
L’afatinib (Giotrif) représente une alternative au géfitinib (Iressa) et à l’erlotinib (Tarceva) dans le traitement de certains cancers du poumon.
Indication
Giotrif est indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes naïfs d’inhibiteur de tyrosine-kinase anti-EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique) atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules localement avancé ou métastatique qui présente une ou des mutations activatrices de l’EGFR.
Mode d’action
L’afatinib est un antinéoplasique de la famille des inhibiteurs de protéine-kinase. C’est un inhibiteur irréversible, puissant et sélectif des récepteurs de la famille ErbB, bloquant l’activité des protéines de la famille ErbB (comprenant EGFR). Ces protéines interviennent dans la croissance et la dissémination des cellules cancéreuses et peuvent être affectées par des anomalies des gènes qui les produisent.
Posologie
– La dose recommandée est de 40 mg une fois par jour. Aucune nourriture ne doit être absorbée avec Giotrif, et ce au moins 3 heures avant et au moins 1 heure après sa prise.
Si les comprimés ne peuvent pas être avalés, il est possible de les disperser dans 100 ml d’eau plate.
Une augmentation de la dose (jusqu’à 50 mg/jour au maximum) ou une réduction peut être envisagée selon la tolérance au traitement.
– Si une dose est oubliée, la prendre le même jour sauf si la dose suivante est prévue dans les 8 prochaines heures.
Contre-indications
Giotrif est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à l’afatinib ou à l’un des excipients (présence de lactose notamment).
Grossesse et allaitement
– La grossesse est déconseillée pendant le traitement par Giotrif en raison d’un danger potentiel pour le fœtus.
– Des méthodes de contraception adéquates doivent être utilisées pendant le traitement et pendant au moins 1 mois après la dernière dose.
– L’allaitement est proscrit durant la prise de ce médicament.
Effets indésirables
– Les effets indésirables le plus fréquemment observés sont : diarrhées, infections des ongles, stomatites, saignements de nez, affections cutanées (éruption, sécheresse cutanée, acné, prurit), diminution de l’appétit.
– Des cas rares mais graves d’affection pulmonaire interstitielle ayant été rapportés, un examen médical approfondi des patients présentant une apparition aiguë et/ou une aggravation inexpliquée de symptômes pulmonaires (dyspnée, toux, fièvre) est nécessaire.
– Des effets secondaires oculaires (conjonctivite, sécheresse oculaire, kératite) peuvent survenir et sont susceptibles d’affecter la capacité des patients à conduire ou à utiliser des machines.
Interactions médicamenteuses
– Les inhibiteurs enzymatiques puissants de la P-glycoprotéine ou P-gp (ritonavir, ciclosporine, kétoconazole, itraconazole, érythromycine, vérapamil, quinidine, tacrolimus, nelfinavir, saquinavir, amiodarone…) sont susceptibles d’augmenter la toxicité de l’afatinib. Ils doivent être administrés à un intervalle de 6 ou 12 heures par rapport à la prise de Giotrif.
– Les inducteurs enzymatiques puissants de la P-gp (rifampicine, carbamazépine, phénytoïne, phénobarbital, millepertuis…) peuvent réduire l’efficacité de l’afatinib.
– L’afatinib est un substrat et un inhibiteur du transporteur BCRP (breast cancer resistance protein). Il peut donc augmenter la biodisponibilité d’autres substrats du BCRP tels que la rosuvastatine ou encore la sulfasalazine.
Surveillance particulière
Une surveillance régulière de la tolérance au traitement et de la fonction hépatique et cardiaque (chez les patients ayant des facteurs de risque ou des maladies préexistantes) doit être réalisée.
– En cas d’exposition solaire, porter des vêtements protecteurs et utiliser une crème solaire.
– En cas de diarrhée, prendre immédiatement un médicament antidiarrhéique et veiller à une bonne hydratation.
FICHE TECHNIQUE
Boite de 28 comprimés pelliculés, 1 983,26 €, remb. SS à 100 %.
→ Afatinib 20 mg pour un comprimé blanc et rond, AMM : 34009 275 656 4 9.
→ Afatinib 30 mg pour un comprimé bleu foncé et rond, AMM : 34009 275 657 0 0.
→ Afatinib 40 mg pour un comprimé bleu clair et rond, AMM : 34009 275 658 7 8.
→ Afatinib 50 mg pour un comprimé bleu foncé et ovale, AMM : 34009 275 659 3 9.
Boehringer Ingelheim : 01 44 34 65 65
LE CANCER DU POUMON
Qu’est-ce que le cancer du poumon ?
Le cancer primitif du poumon, cancer bronchique ou cancer bronchopulmonaire, débute le plus souvent au niveau des cellules des bronches. Selon la nature des cellules atteintes (aspect au microscope et origine cellulaire, sensibilité aux traitements…), on distingue les cancers « à petites cellules » et les cancers « non à petites cellules ». Les cancers « non à petites cellules » sont les plus fréquents (environ 80 % des cancers du poumon) et sont eux-mêmes divisés en 3 sous-groupes : le carcinome épidermoïde (40 %), l’adénocarcinome bronchique (20 %) et le carcinome à grandes cellules (20 %). Les cancers « à petites cellules » représentent environ 20 % des cancers bronchiques et sont dits « agressifs » (risque important de métastases).
Le cancer du poumon en chiffres
Le cancer du poumon représente la première cause de décès par cancer en France et dans le monde. Son pronostic est mauvais puisque la survie à 5 ans n’est que d’environ 15 % : ceci s’explique en partie par le diagnostic souvent tardif. Le cancer du poumon est généralement diagnostiqué autour de 65 ans et est plus fréquent chez l’homme que chez la femme, même s’il est en forte augmentation chez la femme du fait du tabagisme. Si l’exposition au tabac représente le principal facteur de risque (elle est en cause dans environ 85 % des cancers bronchiques), d’autres substances sont incriminées, notamment le radon, l’amiante, les goudrons…
Les mutations activatrices de l’EGFR
Une mutation activatrice de l’EGFR est présente chez environ 10 % des patients atteints de cancer du poumon « non à petites cellules ». L’EGFR, récepteur au facteur de croissance épidermique, appartient à la famille des récepteurs à tyrosine-kinase. Une mutation de l’EGFR aboutit à la prolifération et à une survie accrue des cellules tumorales, avec apparition d’un phénotype métastatique.
Delphine Guilloux
L’AVIS DE LA HAS
– Service médical rendu important.
– Absence d’amélioration du service médical rendu (ASMR V).
– Population cible estimée à 2 700 patients par an.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUEDenis Richard, hôpital Laborit (Poitiers)
Afatinib : alternative contre le CBNPC
L’afatinib (Giotrif) est un inhibiteur des tyrosines-kinases bloquant l’action du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) : son profil dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) localement avancé ou métastatique chez le patient présentant des mutations activatrices de l’EGFR est superposable à celui du géfitinib (Iressa) ou de l’erlotinib (Tarceva). Le dossier de transparence comprend 2 études exploitables :
– LUX-LUNG 3. C : cette étude ouverte randomisée a comparé l’afatinib (40 ou 50 mg/j) à une chimiothérapie associant toutes les 3 semaines pémétrexed (Alimta, 500 mg/m2) et cisplatine 75 mg/m2 (maximum de 6 cycles) chez respectivement 230 et 115 sujets atteints d’un CBNPC EGFR+ de stade IIIb ou IV non prétraités. La médiane de survie sans progression a été de 11,1 mois dans le bras afatinib vs 6,9 mois dans le bras comparateur ; le taux de réponse objective a été plus élevé dans le bras afatinib (56 % vs 23 %). La qualité de vie semble meilleure dans le bras afatinib.
– LUX-LUNG 6 : construite sur le même principe, cette étude a comparé l’afatinib (n = 242) à une chimiothérapie associant toutes les 3 semaines gemcitabine 1 g/m2 et cisplatine 75 mg/m2 sur un maximum de 6 cycles (n = 122). La médiane de survie sans progression a été de 11,0 mois dans le bras afatinib vs 5,6 mois dans le bras comparateur ; le taux de réponse objective a été respectivement de 67 % et de 23 %. Ici aussi, le score global de qualité de vie a été en faveur de l’afatinib.
Les résultats de deux études comparatives afatinib vs géfitinib et afatinib vs erlotinib sont attendus pour 2015 : s’agissant des comparateurs les plus pertinents (même mode d’action, administration orale en monothérapie, etc.), ils permettront de juger de la place réelle de l’afatinib dans son périmètre d’indication.
DÉLIVRANCE
→ Liste I.
→ Prescription hospitalière réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
→ Surveillance particulière pendant le traitement.
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