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Trois associés à égalité de parts
Après Pierre-Édouard Poiré, « Le Moniteur » suit à présent les pas d’André Lassime. Ce pharmacien quinquagénaire, installé en Charente, a fait le pari du regroupement, avec deux autres confrères. Premiers pas.
Installés depuis 1988, André Lassime et son épouse Anne-Marie sont cotitulaires d’une pharmacie à Saint-Amant-de-Boixe (Charente). A 52 ans, ce couple de pharmaciens vient de donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle. Avec Jean-Christophe Decobert, leur confrère le plus proche, situé à deux kilomètres (Montignac), ils se sont regroupés dans de nouveaux locaux qui accueillent le transfert de la pharmacie de Saint-Amant. Ouverte depuis le 16 décembre dernier, elle est implantée dans la zone commerciale du magasin Intermarché de ce chef-lieu de canton de 8 000 habitants.
Des économies d’échelle
« Economiquement, nous n’étions pas obligés de nous regrouper, chacun aurait pu continuer à exercer seul de son côté », précise André Lassime. Avant ce regroupement et transfert, le pharmacien exploitait en SEL une officine à Dignac, située à 40 km de là, tout en conservant 49 % des parts de la SELARL de la pharmacie de Saint-Amant tenue par son épouse. Entre les deux officines existaient d’ailleurs des participations croisées.
Montage en SPF-PL
En 2013, la relève frappe à la porte. Leur fils, qui a soutenu sa thèse en fin d’année, reprend le 1er février 2014 la pharmacie de Dignac, ce qui libère le diplôme de son père pour exercer à Saint-Amant. Et constitue une opportunité, pour André Lassime, de créer, au travers de ce regroupement-transfert, des conditions d’exercice et des économies d’échelle. Cela lui permet, en effet, d’envisager un avenir plus serein pour ces deux pharmacies de taille modeste (900 000 € de CA pour celle de Montignac et 1,2 M€ pour celle de Saint-Amant). « Travailler en groupe est un souhait partagé par Jean-Christophe Decobert, mon épouse et moi-même. Quand le transfert a été accepté, on ne s’est pas posé la question de savoir combien le regroupement allait nous coûter, mais comment on allait travailler ensemble », explique André Lassime, qui avait de bonnes raisons de transférer. « L’ancien local était difficile d’accès pour la clientèle et le bâtiment décrépi était impropre à des travaux d’agrandissement. La nouvelle pharmacie a une superficie de 150 m2, dispose d’une salle pour faire les tests de dépistage et d’une salle de réunion. A trois diplômes, nous pouvons plus facilement nous relayer. Par exemple, deux peuvent rester dans l’officine pendant que le troisième part livrer des médicaments à domicile. »
Regroupement, transfert… et SPF-PL, André Lassime utilise tous les outils juridiques à sa disposition pour optimiser un montage en réseau entre les deux officines restantes, avec l’aide son expert-comptable, Sandrine Calandre, du cabinet SC Expertise et Audit. Dans le cadre de la fusion-absorption de la pharmacie de Montignac, le fonds a été apporté à la SELARL de Saint-Amant. Comme sa valeur est inférieure à celle du fonds de cette dernière et que les trois associés veulent être à égalité de parts dans le capital, une SPF-PL a été créée pour racheter l’excédent de parts du couple Lassime dans la SELARL. Le capital de la SPF-PL, détenu par les trois pharmaciens, a pris une participation de 5 % dans le capital de la SELARL de Dignac. La SPF-PL est devenue une holding « animatrice » facturant des prestations de service aux deux SEL. Elle bénéficie donc de deux sources de revenus, son chiffre d’affaires propre et les dividendes tirés de ses filiales, desquels elle peut déduire les intérêts de son emprunt. Chaque associé participe aux prestations rendues par la SPF-PL : André Lassime a la responsabilité de la gestion comptable et informatique des deux officines, son épouse s’occupe de l’administratif et du tiers-payant et Jean-Christophe Decobert des achats et des relations commerciales.
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