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Les leishmanioses
Les leishmanioses sont des maladies parasitaires transmises par la piqûre de phlébotomes. Pathologie du voyageur, la leishmaniose viscérale est aussi endémique dans le sud de la France.
Qu’est-ce que c’est ?
• Les leishmanioses sont dues à des parasites du genre Leishmania. Elles sont présentes dans les pays tropicaux, subtropicaux et du bassin méditerranéen.
• On distingue des formes viscérales, cutanées ou cutanéomuqueuses.
• En France, le Centre national de référence des Leishmania recense les cas autochtones en métropole (22,6 cas/an en moyenne) dus à L. infantum, ainsi que les cas importés (82,4 cas/an en moyenne) en provenance d’Afrique et de Guyane française.
Comment se transmet la maladie ?
• Elle se transmet essentiellement par piqûres de phlébotomes, petits moucherons qui sortent la nuit (actifs d’avril-mai à octobre dans le sud de la France).
• En métropole, le réservoir principal de L. infantum est le chien (d’autres mammifères peuvent être réservoirs pour d’autres espèces : rongeurs, renard, paresseux en Guyane française).
• On estime qu’un nombre important de personnes sont porteuses saines de L. infantum. L’apparition de la maladie est notamment favorisée par une immunodépression (VIH…) et le jeune âge (enfants < 3 ans).
• Il existe une possibilité de transmission des parasites par échange de seringue chez les toxicomanes.
Quels signes cliniques ?
• La période d’incubation est longue (souvent plusieurs mois voire années).
• L. infantum est essentiellement responsable de leishmaniose viscérale. Les formes cutanées, dues à d’autres espèces, passent souvent inaperçues.
• Leishmaniose viscérale : chez l’enfant, la triade clinique fièvre (irrégulière), pâleur (anémie) et splénomégalie est fréquente. Elle est moins constante chez l’adulte.
En l’absence de traitement, la maladie est mortelle (par dénutrition et survenue de maladies intercurrentes).
• Leishmaniose cutanée : un nodule indolore, souvent peu prurigineux, apparaît au niveau de la zone de piqûre. Il devient ulcéreux puis se recouvre d’une croûte. La guérison est généralement spontanée après plusieurs mois mais laisse une cicatrice indélébile. Des formes cutanées diffuses ressemblant à la lèpre sont observées.
• Des formes cutanéomuqueuses (Amérique du Sud et chez l’immunodéprimé avec L. infantum dans le sud de la France) qui atteignent la sphère oropharyngée, se manifestent par des ulcérations profondes et aboutissent à des mutilations faciales (destruction de la cloison nasale, atteintes des oreilles, des lèvres…).
Comment se fait le diagnostic ?
Il est établi par la mise en évidence du parasite ou la détection de son ADN à partir d’un prélèvement des lésions pour les formes cutanées et cutanéomuqueuses, de sang ou de moelle osseuse pour les formes viscérales.
Quels traitements ?
• Forme viscérale : amphotéricine B liposomale (Ambisome à l’hôpital) en perfusion IV durant cinq jours, suivie d’une injection au 10e jour. Chez les patients coïnfectés par le VIH, les guérisons peuvent être incomplètes et les récidives fréquentes.
• Forme cutanée : selon l’espèce du parasite, abstention thérapeutique, cryothérapie superficielle et injections intralésionnelles d’antimoniate de méglumine (Glucantime), 3 à 5 injections de pentamidine (Pentacarinat) dans les leishmanioses cutanées de Guyane.
• Forme cutanéomuqueuse : antimoniate de méglumine ou amphotéricine B liposomale.
• La miltéfosine (Impavido) est un traitement oral sous ATU nominative dans le traitement des formes viscérales ou cutanées.
Sources : Eurosurveillance, volume 18, Issue 29, 18 July 2013 ; Leishmaniose viscérale : épidémiologie, diagnostic et traitement, P. Marty, La Lettre de l’infectiologue septembre-octobre 2010 ; Les leishmanioses en France métropolitaine, BEH hors-série septembre 2010 ; La leishmaniose viscérale, Pharmacie clinique 2010 ; 29 (3) : 121-48 ; Leishmanioses : l’essentiel, Jean-Pierre Gangneux, La Revue du praticien, février 2014.
A SAVOIR
• Mesures prophylactiques pour éviter les piqûres de phlébotomes notamment en zone à risques : répulsifs cutanés, vêtements et moustiquaires imprégnés.
• Prévention de la leishmaniose canine dans les régions concernées: vaccination de l’animal et antiparasitaires d’avril à octobre, même chez les chiens vaccinés.
• Les symptômes peuvent apparaître des mois voire des années après la piqûre. Lésion cutanée traînante, fatigue importante, pâleur doivent inciter à consulter. Un traitement précoce permet une évolution favorable.
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