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Un plan de lutte très ambitieux

Publié le 4 octobre 2014
Par Caroline Coq-Chodorge
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Paquets de cigarettes neutres, interdiction de fumer en voiture en présence d’enfant, transparence sur les activités de lobbying de l’industrie du tabac : le programme national de réduction du tabagisme, très volontariste, a été présenté jeudi 25 septembre par la ministre de la Santé Marisol Touraine. L’urgence de santé publique est bien réelle : 30 % des Français sont des fumeurs réguliers et 73 000 en meurent chaque année. « Depuis 2005, le nombre de fumeurs a recommencé à augmenter, à rebours de nos voisins européens », a rappelé Marisol Touraine. Son objectif est de « passer sous la barre des 20 % de fumeurs » dans 10 ans.

Le pharmacien est le grand oublié du plan

La réduction du tabac fera désormais partie des objectifs de santé publique des médecins traitants. Pour Marisol Touraine, en effet, les fumeurs qui souhaitent arrêter « ne reçoivent pas systématiquement des conseils de leur médecin au cours d’une visite de routine ». Pour trois publics prioritaires – les jeunes âgés de 20 à 30 ans, les bénéficiaires de la CMU-C et les patients atteints d’un cancer –, le remboursement par la Sécurité sociale du sevrage tabagique, sur prescription médicale, va être porté de 50 à 150 euros.

Mais il n’est fait aucune mention du pharmacien dans ce programme. Poliment, l’Ordre des pharmaciens s’est fendu d’un communiqué rappelant que « les pharmaciens sont au rendez-vous du sevrage tabagique ». « Nous sommes mobilisés depuis 2000 avec l’arrivée des premiers substituts nicotiniques, rappelle Fabienne Blanchet, directrice du Cespharm. Les pharmaciens sont en première ligne, en délivrant les premiers conseils aux fumeurs afin de motiver leur arrêt. Ils peuvent évaluer leur niveau de dépendance, leur présenter les différentes stratégies d’arrêt, leur proposer un substitut nicotinique et, si besoin, orienter les personnes vers une consultation médicale spécialisée. »

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