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- Que penser d’un mélange bicarbonate de sodium + Eludril + Fungizone prescrit en bain de bouche ? Est-il stable ? Ces produits ne devraient-ils pas être utilisés à la suite les uns des autres ?
Que penser d’un mélange bicarbonate de sodium + Eludril + Fungizone prescrit en bain de bouche ? Est-il stable ? Ces produits ne devraient-ils pas être utilisés à la suite les uns des autres ?
Réponse : Cette formule, logique au plan conceptuel, associe un anticandidosique, l’amphotéricine B (Fungizone), du bicarbonate, qui, alcalinisant le milieu, le rend défavorable aux fungi, et un antiseptique, la chlorhexidine (Eludril). Mais un soluté alcoolisé (Eludril, Hextril…) n’a pas sa place ici : il peut irriter la muqueuse, sans évoquer son possible rôle délétère sur la stabilité de la formule. L’association amphotéricine-bicarbonate, banalement prescrite, est retrouvée dans divers référentiels sans bibliographie et pourrait se conserver entre 1 heure et 2 semaines. En fait, les références valides sont rares. Une étude montre que le mélange est stable au plan physicochimique 3 jours à température ambiante et 2 semaines à 4 °C. Plus proche de la thérapeutique, une autre étude montre que l’association fait perdre à l’amphotéricine son activité sur C. albicans et préconise le recours à l’antifongique pur : elle conforte le pharmacien qui refuse de délivrer. L’adresse suivante propose une formule complexe d’amphotéricine en milieu tamponné, stable 2 mois, vraisemblablement peu connue des médecins : http://bit.ly/1qy1hHY
Sources : Dentinger P.J. et al. (2001), Stability of amphotericin B in an extemporaneously compounded oral suspension, Am. J. Health Syst. Pharm., 58 (11), pp. 1021-4 ; Groeschke J. et al. (2006), Stability of amphotericin B and nystatin in antifungal mouthrinses containing sodium hydrogen carbonate, J. Pharm. Biomed. Anal., 42 (3), pp. 362-6 ; Jolivot P.A. et al. (2012), Etude d’activité in vitro et de stabilité de suspensions antifongiques pour bain de bouche : vers une remise en question de pratiques empiriques ? Pathologie et biologie, 60 (6), pp. 362-8.
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