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La presbyacousie
3 à 4 millions de Français souffrent de presbyacousie. En l’absence de traitement spécifique, l’appareillage est le principal moyen de pallier ce déficit auditif.
Qu’est-ce que c’est ?
• La presbyacousie est une altération de l’audition liée à l’âge. Elle débute en général vers 60-65 ans avec d’importantes variations interindividuelles. Des troubles débutant avant 50 ans nécessitent une évaluation par le médecin ORL.
• La détérioration auditive, bilatérale et symétrique, s’installe lentement. Son retentissement est plus ou moins important : gêne, isolement social, repli sur soi, syndrome dépressif…
• Les principaux facteurs influençant le début de la presbyacousie et son évolutivité sont génétiques et environnementaux (notamment traumatismes sonores aigus répétés).
• Certaines complications vasculaires sont des facteurs d’aggravation possibles : diabète, hyperlipidémie et HTA.
Quels sont les signes cliniques ?
• Le patient se plaint d’une gêne pour suivre les conversations, notamment lorsque l’ambiance est bruyante. Cette baisse de l’audition touche principalement les fréquences aiguës et s’intensifie avec le temps. A un stade avancé, elle s’accompagne d’une intolérance au bruit.
• Des acouphènes bilatéraux peuvent accompagner la perte auditive ou la précéder.
Comment se fait le diagnostic ?
Le diagnostic est confirmé en consultation ORL. L’examen otoscopique vérifie l’absence de pathologies au niveau du conduit auditif externe et la normalité des tympans. Le bilan audiométrique précise le niveau du déficit auditif : léger (perte auditive de 20 à 40 dB en moyenne), moyen (de 40 à 70 dB), sévère (de 70 à 90 dB), profond (plus de 90 dB).
Quelle est la prise en charge ?
• Les prothèses auditives
Le choix de la prothèse (contour d’oreille ou intra-auriculaire) est orienté par l’ORL et l’audioprothésiste. Un réglage très précis sur de nombreuses fréquences permet de les adapter au mieux à chaque patient. Sur prescription médicale, elles sont remboursées à 60 % du tarif de base (199,71 € par appareil). Les mutuelles peuvent compléter mais rarement aux frais réels (de 1 500 à 3 000 € voire davantage la paire d’aide auditive). Un essai gratuit de plusieurs semaines est toujours proposé. La mise en place, les réglages et leur entretien nécessitent plusieurs rendez-vous inclus dans le forfait. La durée de vie des appareils va jusqu’à une dizaine d’années.
• Les assistants d’écoute
Ils se présentent comme des contours d’oreille. Préréglés, ils permettent une amplification des sons jusqu’à 20 dB. Ils n’amplifient que certaines fréquences (dont les aiguës). Réservés aux déficits auditifs légers, ils constituent une première aide permettant de se familiariser au port d’un appareillage. Ils ne sont pas remboursés par l’assurance maladie (environ 300 € le dispositif). L’embout qui pénètre dans le conduit auditif et le tube se nettoient une fois pas semaine à l’aide de sérum physiologique ou à l’eau et au savon et se changent régulièrement (tous les 15 jours à 3 mois). La durée de vie annoncée est de 4 ans.
• Une rééducation orthophonique peut être prescrite.
• En cas d’atteinte auditive sévère, la pose d’un implant cochléaire est discutée en équipe pluridisciplinaire.
Quels conseils donner ?
• Un appareillage précoce en facilite l’adaptation. Bien réglé, l’appareil ne détériore pas le système auditif. Au contraire, en le stimulant, il le maintient en activité.
• Une gêne est normale au début. Il faut recommander une augmentation progressive du temps de port de l’appareil et inciter à faire preuve de patience.
• Il est généralement préférable d’équiper les deux oreilles pour garder la stéréophonie (orientation des sons).
• Les assistants d’écoute peuvent être proposés après une consultation ORL pour éliminer une pathologie plus grave (notamment en cas de pertes auditives d’installation brutales ou unilatérales).
Sources : « Presbyacousie », La Revue du praticien – Médecine générale, tome 22, n° 797, 11.3.2008 ; « Presbyacousie : traiter rapidement », La Revue du Praticien – Médecine générale, tome 28, n° 914, 29.1.2014 ; www.cisic.fr (Centre d’information sur la surdité et l’implant cochléaire) ; www.surdifrance.org ; arrêté du 13.8.2014 modifiant la liste des marchandises dont les pharmaciens peuvent faire commerce dans leur officine.
À SAVOIR
• Les aides auditives quelles qu’elles soient ne restituent pas une audition strictement normale mais peuvent améliorer considérablement la qualité de vie du patient.
• L’adaptation à l’appareil (quelques jours à quelques mois) nécessite un effort.
• L’assistant d’écoute, autorisé à la vente en officine depuis août 2014, convient aux déficits auditifs légers, après confirmation par un examen spécialisé.
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