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Séparation de biens

Publié le 18 octobre 2014
Par Laurent Lefort
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Certains apprennent vite des erreurs de leurs prédécesseurs. Regardez Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron. Le premier a réussi à fédérer toutes les professions réglementées contre lui. Le second a bien compris que pour mieux régner il fallait, si ce n’est diviser, au moins casser l’union. Surtout quand elle fait la force. Ainsi, la problématique des professions de santé sera désormais traitée par leur ministère de tutelle.

Les professionnels du droit restent à Bercy, ceux de la santé repassent rive gauche.

Alors évidemment, si l’on s’en tient au strict sujet du monopole officinal, c’est loin d’être une mauvaise nouvelle. Tout en soulignant lors de son allocution du 15 octobre à Bercy qu’il voulait dépassionner ce « sujet d’obsession pour beaucoup » qu’est celui des professions réglementées, Emmanuel Macron n’a pas manqué dans le même temps d’expliquer devant un parterre de journalistes que « la société et l’économie sont bloquées par des droits constitués pour de bonnes raisons mais ce sont des corporatismes, des intérêts particuliers. Et il y a des moments […] où les corporatismes capturent trop l’intérêt général en préservant les situations de rente ». De l’art de souffler le chaud et le froid.

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