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Pharmédecinfirmier

Publié le 25 octobre 2014
Par Laurent Lefort
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Les arguments mis en avant pour justifier la vaccination à l’officine sont imparables. Il est incontestable que le pharmacien est le professionnel de santé le plus accessible. Le médecin ? Grosso modo, on ne le voit que quand on est malade. Quant aux infirmiers, combien fréquentent leur cabinet ? Un peu moins de 10 % de la population a priori. Mais l’on comprend aussi que ces deux professions soient piquées au vif à l’idée de se faire déposséder d’une partie de leurs actes. Qui plus est par des pharmaciens qui eux-mêmes se battent pour ne pas se faire déposséder par la GMS.

Alors que les professions libérales de santé doivent rester unies, maintenant face aux menaces, et demain dans le cadre de l’interprofessionnalité, cette mesure prévue dans la loi santé tombe finalement mal. On peut entendre que le métier évolue vers une médicalisation de son contenu, comme l’a montré récemment la réalisation du test rapide d’orientation diagnostique de l’angine à streptocoques. Mais que demandent les pharmaciens finalement ? Qu’on leur donne les moyens, dans absolument tous les sens du terme, de rester les spécialistes du médicament et des produits de santé. Et d’exercer cette expertise au sens large : connaissances pharmacologiques, iatrogénie, prévention, conseil, éducation thérapeutique, coordination et suivi de dossiers… Le sujet de la vaccination s’adapte parfaitement à ces prérogatives. La légitimité des pharmaciens est à mon sens moindre dans l’exécution des gestes techniques. Jusqu’où va-t-on d’ailleurs pousser les curseurs ? A la vaccination ? Au pansement d’ulcère à refaire ? Et pourquoi pas à la perfusion intraveineuse au chevet du patient ?

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