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Plaquer la stigmatisation liée au VIH
L’ex-rugbyman Gareth Thomas et le laboratoire ViiV Healthcare ont visité les Villages Rugby de trois villes hôtes de la Coupe du monde dans le but de faire tomber les préjugés vis-à-vis du virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Paris, 9 septembre, la place de la Concorde grille sous 36 °C. « Sale temps pour un Gallois », s’amuse Gareth Thomas, glissant son imposante silhouette à l’ombre du bus « Tackle HIV », « Plaquer le VIH » en français. L’ex-capitaine de rugby du XV gallois lance une campagne itinérante passant par les Villages Rugby de trois villes hôtes de la Coupe du monde : Paris (9-10), Toulouse (14-16) et Nice (20-21) pour combattre les idées fausses sur le VIH. L’événement sportif est l’occasion de rencontrer le public « sur son terrain ». Gareth Thomas, lui-même séropositif, mène le projet, accompagné des équipes de Tackle HIV, association visant à briser la stigmatisation liée au VIH, et du laboratoire partenaire ViiV Healthcare, « seule entreprise pharmaceutique concentrée à 100 % sur le VIH », souligne Jean-Bernard Simeon, dirigeant Europe. Ils se sont entourés de Aides, l’emblématique association française de terrain. « C’était tout naturel, puisque nous luttons contre la sérophobie, les discriminations vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH », rappelle sa présidente, Camille Spire.
Les préjugés, ça coûte !
Depuis quarante ans, les progrès en termes de traitements et de prévention de l’infection ont eu un « vrai impact sur la vie au quotidien des personnes séropositives. Elles ont la même espérance de vie que les séronégatives, peuvent fonder une famille, faire du sport, etc. », rappelle Camille Spire. Oui, mais les préjugés perdurent. Et conduisent à l’(auto)-stigmatisation, aux discriminations. La vie des porteurs du VIH est affectée sur tous les plans. Sentimental, du fait de la « peur de s’engager avec une personne séropositive » et de « révéler son statut », sexuel, avec la violence de la demande « tu es clean ? » sur les sites de rencontres, et professionnel : « Un quart des Français ne sont pas à l’aise à l’idée d’être leur collègue ». En matière de santé, ils subissent « des refus de soins, des rendez-vous et des comportements déplacés de la part des soignants ». Se sentir jugé ou pas concerné freine le dépistage. Le tout cumulé crée un « bruit de fond qui impacte la santé mentale, la qualité de vie », pointe Camille Spire.
Gareth Thomas a décidé d’agir. Parce qu’il a lui-même « ressenti les effets de la stigmatisation », il souhaite « aider ceux qui vivent la même situation dans laquelle je me suis trouvé ». Le rugbyman a été « contraint » de révéler sa séropositivité en 2019 sur Twitter après que des personnes malveillantes l’avaient menacé de le faire.
Hors jeu pour la méconnaissance !
« Travailler sur la méconnaissance des Français vis-à-vis du VIH changera les choses », assurent Camille Spire et Jean-Bernard Simeon. Et permettra de mettre fin à cette menace de santé publique d’ici à 2030.
Sur place, l’équipe Tackle HIV a proposé d’expérimenter le ressenti des personnes séropositives via la réalité virtuelle, d’échanger sur les modes de transmission, la « normalisation » du dépistage, seule solution pour connaître son statut, etc. Aides a informé sur les permanences de santé sexuelle, le système de rappel jemedepiste.com… Lutter contre la sérophobie est un long combat que Gareth Thomas a vraiment dans la peau. Il l’a tatoué sur son genou
* Un crâne pour le sentiment de mort imminente à l’annonce, des ailes pour s’en extraire, une couronne pour le rôle de leader de campagne.
Le Pays de Galles est « fier »
Présente à la conférence de presse sur la tournée française de « Tackle HIV », la ministre des Sports galloise Dawn Bowden a exprimé sa fierté de voir Gareth Thomas mener cette campagne, mais aussi évoqué ce que fait le gouvernement gallois pour lutter contre la stigmatisation liée au VIH. Dans son plan d’action 2023-2026, elle mise notamment sur l’association des professionnels de santé pour le développement d’un programme d’éducation. L’idée est qu’ils soient euxmêmes sensibilisés, car ils « ont un rôle majeur à jouer en contribuant à éduquer la population ».
Du boulot sur les idées fausses
Les enquêtes
(1) de Tackle HIV montrent l’ignorance des répondants sur le VIH et la persistance de la stigmatisation au Royaume-Uni. 47 % des personnes interrogées disent qu’elles ne se feraient pas tester, parce qu’elles ne se pensent pas exposées. Plus d’un tiers des sondés ignorent que les femmes peuvent contracter le VIH. 32 % estiment que les personnes séropositives ne peuvent avoir une vie sexuelle sûre et active. Seuls 18 % savent qu’avec un traitement, elles ne transmettent pas le VIH au partenaire sexuel (contre 24 % en France).(1) Données des enquêtes 2021 et 2023 menées par l’agence Yolo.
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