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Une clause de conscience pour le pharmacien ?

Publié le 1 novembre 2014
Par Matthieu Vandendriessche
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Près de 80 % des patients qui y sont éligibles ne bénéficient pas de soins palliatifs. Un « scandale », selon le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui dresse ce constat dans son rapport sur le débat public mené pendant deux ans sur la fin de vie et publié le 23 octobre. Le CCNE relève également les clivages sur l’euthanasie et le suicide assisté en France, avec l’ambiguïté qui persiste sur la notion de « sédation profonde » en fin de vie. Autre constat, le médecin est souvent amené à prendre seul des décisions lourdes de conséquences. Selon le CCNE, une procédure collégiale est requise, incluant les proches, mais aussi les autres soignants. Et les pharmaciens ? « Il est rare qu’ils soient confrontés à l’accompagnement du patient en fin de vie », indique Hélène Prêcheur, formatrice en MAD.

Refuser de délivrer mais dans le strict cadre de la loi

La question se pose tout de même, au point qu’Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des pharmaciens, veut introduire la possibilité d’une clause de conscience pour les pharmaciens, à l’instar de celle qui existe pour les médecins, concernant la délivrance de médicaments dont l’usage supposé est d’abréger la vie d’un patient (voir Le Moniteur n° 3050). Ce que souhaite Jean-Philippe Delsart, président de l’Association française des pharmaciens catholiques : « Le pharmacien doit bénéficier d’une objection de conscience si le médecin ne tient pas compte de son point de vue dans le cadre d’un échange interprofessionnel. » Reste la possibilité de faire valoir un refus de délivrance (voir page 41), lequel ne peut se faire au nom d’un principe de conscience.

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