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Les échinacées
La baisse des températures favorise le retour des affections hivernales telles que les rhumes, états grippaux et maux de gorge. Petit focus sur les échinacées, aussi belles qu’utiles pour prévenir et soigner ces maux tout en donnant un coup de pouce aux défenses naturelles.
Quelles sont ces plantes ?
Les échinacées (Echinacea spp.*) sont des plantes vivaces herbacées appartenant à la famille des astéracées. Riches d’une dizaine d’espèces, trois d’entre elles sont retenues en Europe pour leurs propriétés médicinales : l’échinacée à feuilles étroites (E. angustifolia), l’échinacée pâle (E. pallida) et l’échinacée pourpre (E. purpurea). Elles mesurent de 60 à 120 cm suivant les espèces et ont toutes des capitules aux fleurs ligulées périphériques allant du pourpre au rose pâle, voire au blanc dans certains cas. E. angustifolia et E pallida ont des feuilles plutôt étroites, lancéolées et hérissées de poils rugueux, tandis qu’E. purpurea présente des feuilles plus ovales avec une marge dentée.
• Où les trouver ? Originaires d’Amérique du Nord, elles y poussent dans les bois secs clairsemés, les prairies et les landes. En Europe, ces plantes sont exclusivement cultivées, pour leurs propriétés médicinales, mais aussi ornementales en raison de la large palette de couleurs offertes par les variétés horticoles.
• Quand les récolter ? Les parties souterraines des échinacées se récoltent de l’automne au début de l’hiver lorsque la plante est en repos végétatif. Ce sont en général les racines des pieds de plus de trois ans qui sont exploitées. Les parties aériennes sont quant à elles récoltées durant la période de floraison, de juillet à septembre.
• Où sont-elles vendues ? Les parties souterraines des trois espèces d’échinacées et les parties aériennes fleuries de l’échinacée pourpre sont inscrites à la liste A de la Pharmacopée française et font l’objet d’un monopole pharmaceutique. Elles ne peuvent donc être délivrées qu’en pharmacie sauf lorsqu’elles sont commercialisées sous la forme de compléments alimentaires.
Quels sont leurs usages ?
• Utilisation. Traditionnellement, les Amérindiens appliquent les échinacées sur les plaies et en cas de morsure de serpent. La phytothérapie européenne les retient surtout dans la prise en charge du rhume et des pathologies ORL hivernales, à la fois en prévention à court terme et de manière curative. Les échinacées sont également connues pour stimuler les défenses de l’organisme. Un certain nombre d’études ont notamment montré un effet favorable sur les cellules impliquées dans les réactions immunitaires. Au niveau clinique, les choses sont moins évidentes et certaines études aux résultats contradictoires ne permettent pas d’établir avec certitude ce qui est constaté empiriquement selon les critères de l’evidence based medicine (médecine par les preuves). L’hétérogénéité des préparations à base d’échinacées (types d’extraits, dosages, espèces, parties de plantes…) sont probablement en partie responsables de la discordance de certains de ces résultats. L’Agence européenne des médicaments reconnaît toutefois, selon des critères scientifiques, l’intérêt du jus obtenu par l’expression des parties aériennes d’échinacée pourpre dans la prévention à court terme et le traitement des refroidissements. Leur rôle dans la prévention et en complément de la prise en charge des infections urinaires basses non compliquées et en cas de troubles cutanés tels que les boutons d’acné et les plaies superficielles est également reconnu sur des bases traditionnelles.
• Parties utilisées. Ce sont principalement les racines des trois espèces (E. angustifolia, E. pallida et E. purpurea) qui sont retenues au niveau européen. Les parties aériennes d’E. purpurea sont aussi employées.
• Principes actifs. Les échinacées doivent probablement leurs propriétés à l’action de plusieurs types de constituants, notamment :
→ les alkylamides, comme l’échinacéine. Certains portent des triples liaisons et peuvent aussi être qualifiés de dérivés acétyléniques ou de polyines. Ces constituants partagent des caractéristiques communes avec la pipérine du poivre et donnent une saveur piquante aux préparations à base d’échinacée ;
→ les polysaccharides dont on suppose qu’ils participent aux propriétés immunomodulatrices des échinacées ;
→ les acides phénoliques dérivés de l’acide caféique : cynarine, acide chicorique, échinacoside…
Posologies recommandées
• Pour la prévention à court terme et le traitement du rhume.
→ Échinacée pourpre (E. purpurea), jus frais ou séché des parties aériennes.
Jus frais stabilisé : 1,5 à 4,5 ml, 2x/jour.
Jus séché : la quantité correspondante à la dose préconisée de jus frais.
• Pour soulager les symptômes liés au rhume et aux refroidissements, dès les premiers symptômes chez les adolescents, les adultes et les personnes âgées.
→ Échinacée à feuilles étroites (E. angustifolia), racines.
Tisane : 1 g de racines dans 150 ml d’eau sous la forme de décoction ou d’infusion (10 minutes), 3 fois par jour.
Poudre : 500 mg, jusqu’à 3 fois par jour.
Teinture : 1 à 2 ml, 3 fois par jour.
Extraits fluides : 0,25 à 1 ml, 3x/j.
Échinacée pâle (E. pallida), racines.
→ Extrait sec hydroalcoolique : 25 à 30 mg, 3 fois par jour.
Teinture : 1 ml, jusqu’à 5 fois par jour.
→ Échinacée pourpre (E. purpurea), racines.
Extrait sec hydroalcoolique : 40 mg toutes les 2 heures, jusqu’à 9 fois par jour.
• Sur les boutons et les taches liées à l’acné modérée.
→ Échinacée pourpre (E. purpurea), racines.
Extrait sec aqueux : par voie orale, 50 à 100 mg, 3 fois par jour (adultes et personnes âgées). 50 mg, 2 fois par jour (adolescents).
• Sur des petites plaies superficielles.
→ Échinacée pourpre (E. purpurea), parties aériennes.
Jus frais : dilué de 10 à 20 %, en application sur la zone concernée, 2 à 3 fois par jour.
• Contre-indications et précautions d’emploi. Les échinacées sont contre-indiquées en cas d’allergie à la plante ou aux autres plantes de la famille des astéracées (allergies croisées). Les traitements à base d’échinacées ne sont pas recommandés en cas de troubles du système immunitaire : maladie auto-immune, greffe… En raison de leur probable activité immunostimulante, elles sont susceptibles de diminuer l’efficacité des traitements immunosuppresseurs et nécessitent une certaine vigilance dans ces cas de figure. En cas de persistance des symptômes de rhume au-delà de dix jours, un avis médical est nécessaire. Pour les usages cutanés, en l’absence d’amélioration au-delà d’une semaine d’utilisation ou en cas de signes d’infection, consulter un professionnel de santé. En prévention des pathologies saisonnières et pour stimuler les défenses de l’organisme, ne pas dépasser huit semaines d’utilisation continue. Il n’y a pas de contre-indication lors de la grossesse ou l’allaitement. L’absence de posologie chez l’enfant de moins de 12 ans résulte essentiellement d’un manque de données d’innocuité et pas d’un risque avéré ; elles sont toutefois contre-indiquées avant l’âge de 12 mois.
Des questions ou des envies de sujets ? Envoyez vos demandes par mail à : phyto@porphyre.fr
*spp. : pour species pluralis ou plurimae en latin. Cette abréviation est ajoutée après un nom de genre pour désigner plusieurs espèces ou toutes les espèces d’un même genre.
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