Délivrance de Xeloda : penser à l’uracilémie

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Délivrance de Xeloda : penser à l’uracilémie

Publié le 25 septembre 2023
Par Marianne Maugez
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Alors que depuis avril 2019 le dépistage d’un déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) par mesure de l’uracilémie est obligatoire avant toute initiation d’un traitement par fluoropyrimidine (5-fluorouracile ou capécitabine), la Direction générale de la santé (DGS) pointe du doigt des manquements importants dans l’application de cette règle.

Dans un courrier daté du 21 septembre, la DGS reconnaît que les données des laboratoires de biologie médicale montrent une augmentation du nombre de dosages d’uracilémie depuis 2019, mais elle précise que celui-ci n’est pas systématiquement réalisé avant le début du traitement. Ainsi, « la part de patients chez qui le résultat du test d’uracilémie est disponible avant la première dose de traitement varie de 21 % à 72 % selon les centres » (données disponibles entre 2019 et 2021).

La DGS rappelle donc l’importance et l’intérêt des recommandations émises en 2018 par l’Institut national du cancer (INCa) et la Haute Autorité de santé (HAS) quant au dosage de l’uracilémie chez tous les patients, avant l’instauration du traitement comportant une fluoropyrimidine, et chez les patients dont l’activité en DPD n’est pas connue même s’ils sont déjà sous traitement, et ce afin de prévenir la survenue d’effets indésirables graves (toxicités sévères voire décès) liés à l’utilisation de ces chimiothérapies anticancéreuses.

En pharmacie, les délivrances de capécitabine (Xeloda et génériques) ne sont autorisées que sur présentation d’une ordonnance hospitalière d’un spécialiste ou d’un service de cancérologie, d’hématologie ou d’oncologie médicale. Depuis 2019, la mention « Résultats uracilémie pris en compte » doit obligatoirement être apposée sur la prescription pour permettre la délivrance.

Le 5-fluorouracile est, lui, réservé à l’usage hospitalier.

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