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Loi de santé : l’UFML demande aux élus de se mouiller
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« Médecine assujettie à l’État et au financeur organisateur du soin, atteinte au secret médical, mise sous tutelle administrative, financière et médicale des hôpitaux, perte du libre choix de son secteur d’hospitalisation, le projet de loi santé est, de fait, un projet de loi de rupture sociétale. Il entraîne donc votre responsabilité et nécessite votre plus grande attention afin de vous prononcer en conscience devant vos concitoyens. »
C’est ainsi que l’UFML interpelle tous les élus dans une lettre ouverte daté du lundi 1er décembre, précisant qu’il leur sera demandé au cours des mois de décembre et janvier de se prononcer par écrit et de façon publique pour ou contre la loi de santé.
L’UFML, association qui regroupe des médecins du secteur hospitalier public et privé, de la médecine de ville et de tout secteur conventionnel est vent debout contre le projet de loi porté par Marisol Touraine et égrène ses griefs.
Parmi ces griefs justement, apparaît en bonne place et sans surprise le tiers payant généralisé. « Assujettir le médecin, prescripteur en acte comme en traitement, au financeur, au sein du tiers payant généralisé ouvre grand la porte aux dérives les plus dangereuses, dans un contexte économique difficile et au sein d’une enveloppe contrainte assortie d’un ONDAM prévu régulièrement dégressif », peut-on lire dans la lettre ouverte de l’UFML qui n’hésite pas à enfoncer le clou : « Donner priorité à l’intérêt économique sur l’intérêt sanitaire, c’est construire une médecine où l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel, alors même que tout doit être fait pour que l’intérêt de chacun prime sur l’intérêt collectif. »
Marisol Touraine ne semble pourtant pas vouloir « négocier » sur ce sujet. Ainsi, lundi 24 novembre, intervenant lors de la Journée de l’Ordre, la ministre de la Santé n’hésitait pas à rappeler par un tonitruant « A bon entendeur salut » que les pharmaciens, eux, pratiquaient déjà le tiers payant depuis longtemps.
L’argument du secret médical
Le dossier médical partagé (DMP) a connu des débuts calamiteux mais sa renaissance ne semble pas non plus s’annoncer sous les meilleurs auspices. L’UFML y voit un risque d’effondrement du secret médical, n’hésitant pas à y aller fort dans son argumentaire pour mieux convaincre ses interlocuteurs : « Le patient n’est plus propriétaire de son histoire au sein d’un modèle où son accord est seul présent au départ du transfert de ses données et jamais plus à chaque étape de leur utilisation. A la menace d’une médecine assujettie à d’autres intérêts que le soin, s’ajoute donc celle de la fin du secret médical dans son modèle hippocratique que l’accès de sociétés financières privées aux données du Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie (SNIIRAM) renforce de manière dramatique. »
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