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Un client a un taux de testostérone très bas. Son endocrinologue veut lui prescrire Androtardyl mais son urologue lui dit « c’est un cancer de la prostate assuré dans les 5ans ». Qui a raison ?

Publié le 6 décembre 2014
Par Pauline Michel et Denis Richard
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Réponse : Les deux. Androtardyl, indiqué dans le traitement de l’hypogonadisme masculin, pourrait être prescrit si l’insuffisance en testostérone de ce patient est avérée cliniquement et confirmée par 2 dosages de la testostéronémie. Ses troubles sexuels, sa densité minérale osseuse et son bien-être seraient améliorés. Son taux de testostérone serait alors plus élevé et pourrait même devenir supérieur à la normale. Depuis une quinzaine d’années, plusieurs études épidémiologiques américaines et scandinaves ont montré une augmentation faible mais significative du risque de cancer de la prostate chez les patients ayant un taux de testostérone un peu trop élevé.Mais les études se contredisent. En Norvège 28 000 cas inscrits au registre national des cancers ont été analysés et aucune différence de taux de testostérone n’a été constatée entre les patients atteints d’un cancer et ceux qui en étaient exempts. En 2008, l’analyse de 18 études prospectives regroupant 3 886 patients et 6 438 témoins ne montre aucune corrélation entre le taux de testostérone, quel qu’il soit, et le risque de développer un cancer de la prostate. Même si le lien entre testostéronémie et cancer reste encore flou, les autorités de santé recommandent tout de même, par précaution, d’éliminer tout soupçon de cancer de la prostate avant de débuter un traitement par Androtardyl.

Sources : Avis de la Commission de la transparence de la HAS ; Yann Neuzillet, Jean-Pierre Raynaud, Henry Botto, « Qu’attendre d’un dosage de la testostéronémie chez un patient ayant un cancer de la prostate », Progrès FMC, 2011, vol. 21, n° 3, pp. F80-F85 ; www.urofrance.org

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