Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

La révolte des « sans-rentes »

Publié le 6 décembre 2014
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

« Il faut se méfier de l’eau qui dort ». Ce proverbe, nos gouvernants doivent encore y penser quand leur regard s’attarde sur les vitrines des pharmacies. Car, en 2014, cette eau a d’abord viré au vert fluo, avant que la rue ne s’enflamme. C’était le 30 septembre. C’est devenu un moment historique pour la profession.

S’il fallait résumer en un seul mot la goutte qui a fait déborder le vase, ce serait « rentier ». Rentier, un terme prononcé régulièrement par certains ministres de l’époque. Comme une lame de fond.

Ainsi, Pierre Moscovici, alors ministre de l’Économie et des Finances, déclarait en mars, en pleine conférence de presse de présentation de la Loi consommation : « La constitution de rentes abusives liées à des monopoles de situation doit être très fermement combattue […]. Entreprendre et développer la rente sont deux choses différentes et profondément antinomiques. » Ladite loi faisait au passage cadeau des tests de grossesse à la grande distribution. En juillet, c’était au tour d’Arnaud Montebourg de se déchaîner sur ces « rentiers » de professionnels libéraux. Son combat ? Déréglementer pour mieux casser les monopoles : « la bataille des modernes contre les anciens, la bataille contre les révolutionnaires du statu quo », expliquait-il.

Pas rentiers. Mais entiers. Entiers quand il s’est agi d’aller battre le pavé pour défendre la santé publique. Entiers, quand il s’est agi d’éteindre les croix pour faire entendre ses valeurs. C’est tout cela et plus encore que nous vous proposons maintenant de revivre en long, en large et au travers des pages de notre rendez-vous « Annuel ».

Publicité