
Santé connectée au domicile : un champ d’intervention pour les officinaux
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« Au domicile, petit à petit, tout sera connecté. Mais la population saura-t-elle se servir de cette technologie dans la domaine de la santé ? », s’interroge Laurent Degos, ancien président de la Haute Autorité de santé (HAS), lors des 2e Rencontres de la santé à domicile organisées le mercredi 14 janvier à Paris.
Aussi, selon lui, « avec la santé connectée, il faudra que le patient sache lire les compteurs, les interpréter et changer de traitement en fonction des résultats ». Si le patient n’est pas éduqué, propose Laurent Degos, c’est à l’aidant, voire à une infirmière ou à un médecin d’intervenir.
Quant au pharmacien, l’ancien dirigeant de la HAS estime qu’il pourrait être un relais pour l’équipement du domicile. « Des sociétés développent de nouveaux outils d’analyse bactériologique pour le sang, l’urine, la salive. Il suffit d’introduite une cartouche dans une petite boîte. Le patient pourrait le faire lui-même à domicile en louant ce type de machines par exemple chez les pharmaciens. Pas la peine d’aller au laboratoire d’analyses. Ce serait un peu comme pour les tests de grossesse. »
Un autre domaine d’intervention pour les officinaux serait la coordination de la mise en œuvre de la e-santé au domicile. Dans certains cas, elle peut nécessiter l’intervention d’un case manager (gestionnaire de cas), employé à temps plein, pour des situations complexes avec déficit d’autonomie (maladie d’Alzheimer). De manière plus générale, cette fonction de coordination peut être assurée par un médecin ou une infirmière, voire une assistante sociale, recevant une formation spécifique. Et pourquoi pas un pharmacien ?
« Cela consiste à assurer l’interface entre les instances administratives, à mettre en place les protocoles de coopération, à gérer le traitement des données de santé. Très vite, cela devient complexe », indique Philippe Burnel, délégué à la Stratégie des systèmes d’information de santé (DSSIS) au ministère de la Santé. Ce que confirme Alain Franco, gériatre au CHU de Nice et spécialiste de ces questions. « Il est très difficile d’avoir une vraie coordination. La loi veut l’instaurer mais les moyens ne suivront pas forcément ».
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