Seulement 5 % des patients affirment que leur médecin leur a déjà prescrit une appli de santé. Cela n’empêche pas l’Ordre des médecins de se pencher sur le berceau de la santé connectée au travers d’un Livre blanc présenté mardi 3 février. L’instance veut introduire une « régulation » face à la « croissance exponentielle » du marché des bracelets capteurs d’activité, des pèse-personnes connectés ou des tensiomètres reliés à un smartphone. « La santé connectée aura peu d’avenir sans un environnement de confiance », estime ainsi l’instance ordinale. Deux problématiques principales ont surgi avec ce marché : la fiabilité des technologies et la protection des données personnelles.
A ce jour, les appareils connectés ne disposent pas forcément du statut de dispositif médical. Des tests effectués sur des bracelets d’activité ont notamment montré l’an dernier des écarts de mesure pouvant atteindre 25 %. L’Europe et la Haute Autorité de santé pourraient y mettre leur nez. Jacques Lucas, en charge des questions numériques à l’Ordre des médecins, suggère qu’une labellisation par des associations de patients puisse être envisagée. « La collectivité doit prendre en charge applications et objets connectés dès lors qu’ils ont apporté la preuve de leur bénéfice », estime-t-il.
Concernant les données personnelles, il leur manque encore une réelle qualification juridique. « Une telle donnée n’est pas un produit du corps humain mais elle en provient », relève Jacques Lucas. Et quelle serait la frontière entre le bien-être et la santé s’agissant du nombre de pas effectués chaque jour ? Considérées comme sensibles, les données personnelles font actuellement l’objet de discussions dans la perspective d’un règlement européen.
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