Santé naturelle Réservé aux abonnés

Le souci des jardins

Publié le 7 mars 2015
Par Chantal Ollier
Mettre en favori

Qu’est-ce-que c’est ?

• Cultivé en Europe depuis le Moyen-âge, le souci des jardins est une plante herbacée de 30 à 50 cm de haut. Les feuilles alternes et oblongues s’insèrent sur la tige anguleuse et velue. L’inflorescence est formée de capitules terminaux à réceptacle portant des fleurs ligulées périphériques jaune rouge brillantes et des fleurs tubulées centrales jaune soufre. Le souci fleurit tout l’été : les fleurs s’ouvrent le matin avec le soleil et se ferment le soir.

• La partie utilisée du souci est constituée par les fleurs séchées entièrement épanouies détachées du réceptacle provenant des formes cultivées à fleurs doubles.

Quelle est sa composition ?

• La fleur de souci contient 0,2 à 0,3 % d’HE à sesquiterpènes (alphacadinol), 2 à 10 % de saponosides triterpéniques (mono- et bidesmosides de l’acide oléanolique), des caroténoïdes (lutéol, zéaxanthol), responsables de sa couleur, des flavonoïdes (minimum 0,4 %), des coumarines, 15 % de polysaccharides et environ 4,8 % d’alcools triterpéniques (faradiol).

Quelle est son utilisation ?

• Le souci est traditionnellement utilisé en application locale :

– dans le traitement symptomatique des inflammations mineures de la peau (brûlures superficielles, coups de soleil, érythème fessier), pour faciliter la cicatrisation des petites plaies, calmer les démangeaisons des affections dermatologiques et comme trophique protecteur en cas de crevasses, gerçures, écorchures et contre les piqûres d’insectes ;

Publicité

– dans le traitement symptomatique des inflammations mineures de la bouche ou de la gorge.

• En France, il est également utilisé en cas d’irritation ou de gêne oculaire (atmosphère enfumée, bains de mer ou de piscine, effort visuel soutenu).

Quel est son mode d’action ?

• Le souci se montre anti-inflammatoire grâce à la présence conjointe des flavonoïdes, du faradiol et des saponosides, immunostimulant par ses polysaccharides et antibactérien par son HE. Son action cicatrisante, probablement due aux flavonoïdes, se manifeste par une accélération de l’épithélisation des plaies, induite par une augmentation de l’angiogenèse et de la synthèse d’acide hyaluronique.

• Les études observationnelles et les études pilotes concernent en majorité des topiques contenant de la teinture mère de souci (fabriquée avec la plante entière fraîche provenant de Calendula arvensis ou souci des champs). Si les résultats obtenus avec cette forme galénique ne sont pas directement transposables aux fleurs sèches du souci des jardins, ils donnent néanmoins des indications sur son intérêt en application cutanée : bonne cicatrisation des brûlures (1er et 2e degré) et des ulcères variqueux, prévention des dermatites postirradiation lors d’un cancer du sein.

Quelle est sa posologie ?

• En application sur la peau, 2 à 4 fois par jour à partir de l’âge de 6 ans :

– infusion de 15 min de 1 à 2 g de fleurs pour 150 ml d’eau. A utiliser encore chaude pour rincer les petites plaies ou en compresses imprégnées à laisser en place 30 à 60 minutes ;

– crèmes contenant l’équivalent de 4 à 20 % de drogue végétale ;

– teinture au 1/5 diluée au 1/3 avec de l’eau préalablement bouillie.

• Pour usage oropharyngé, 2 à 4 fois par jour à partir de l’âge de 12 ans : se rincer la bouche ou utiliser en gargarisme l’infusion ou la teinture diluée à 2 %.

• Dans tous les cas, si les symptômes persistent après 1 semaine d’utilisation, une consultation médicale s’impose.

Quels sont ses risques ?

• Le souci est contre-indiqué en cas d’allergie aux Asteraceæ. Il est déconseillé en cas de grossesse, allaitement, en application sur les muqueuses oropharyngées chez l’enfant de moins de 12 ans et en application sur la peau chez l’enfant de moins de 6 ans faute de données suffisantes.

• Il peut entraîner une sensibilisation cutanée.

Sources : Agence européenne des médicaments, Community herbal monograph on Calendula officinalis L. Flos, 8 mars 2008 ; Assessment report on Calendula officinalis L. Flos, 6 mars 2008, www.emea.europa.eu ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec & Doc, 2003.

Dénomination scientifique : Calendula officinalis L.

Famille botanique : Asteraceæ

Drogue : Fleurs séchées entièrement épanouies détachées du réceptacle provenant des formes cultivées à fleurs doubles (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne).

L’ESSENTIEL À RETENIR

• Le souci s’emploie en usage externe en cas d’inflammations mineures de la peau et en gargarismes ou bains de bouche en cas d’inflammations mineures des muqueuses oropharyngées.

• Il est déconseillé en cas de grossesse, allaitement et chez l’enfant de moins de 6 ou 12 ans selon la voie d’administration.